Les corps de vingt migrants pakistanais, vraisemblablement en route pour l’Europe, ont été retrouvés cette semaine criblés de balles au Balouchistan, une province instable du sud-ouest du Pakistan, a-t-on appris de sources concordantes.
Cinq dépouilles ont été découvertes samedi dans le district de Ketch, à la frontière iranienne, a indiqué le porte-parole du gouvernement provincial Anwaar ul Haq. Les victimes avaient été abattues deux jours plus tôt, a-t-il ajouté.
Mercredi, quinze cadavres avaient été retrouvés dans ce même district, également criblés de balles, avait indiqué Akbar Harifal, un cadre de l’administration provinciale balouche, à l’AFP. Toutes avaient visiblement été sorties de force de leurs véhicules et tuées à bout portant.
D’après ces deux responsables, les vingt victimes, originaires du Penjab, étaient en route pour l’Iran. Leur meurtre est le fait de groupes séparatistes balouches, très actifs dans cette région très pauvre du Pakistan, ont-ils ajouté.
Selon l’armée pakistanaise, un leader séparatiste “impliqué” dans la première tuerie, a été abattu vendredi à 25 kilomètres au nord de l’endroit où les corps ont été découverts. L’homme avait également tendu des embuscades à des convois militaires et tué de nombreux civils, a ajouté l’armée dans un communiqué.
Les séparatistes balouches ont régulièrement visé les travailleurs penjabi, qu’ils accusent d’exploiter leur province, la plus pauvre du Pakistan malgré des gisements d’hydrocarbures et de minéraux.
Le Balouchistan constitue aussi un des principaux points de passage au Pakistan des migrants pakistanais en route pour l’Europe via l’Iran, dont nombre meurent des dures conditions de trajet ou sous les balles des groupes armés.
En plus des groupes séparatistes, des insurgés islamistes tentent d’infiltrer le Balouchistan, qui a des frontières communes avec l’Iran et l’Afghanistan. Le Balouchistan constitue aussi une des principales zones de violence sectaire. Les assassinats de hazaras, une ethnie chiite dont les membres sont facilement reconnaissables à leurs traits asiatiques, sont fréquents à Quetta, sa capitale.