La cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini, a indiqué dimanche qu’elle discuterait des solutions possibles à la crise des Rohingyas avec la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, qu’elle doit rencontrer lundi à Rangoun.
Mme Mogherini et les ministres des Affaires étrangères du Japon, du Bangladesh, de la Suède et de l’Allemagne ont visité des camps de réfugiés au Bangladesh, à la frontière avec la Birmanie, et ont recueilli des témoignages avant la rencontre de lundi.
« Ce sera l’occasion d’échanger nos points de vue avec Aung San Suu Kyi et le gouvernement birman sur la manière de répondre à cette crise », a déclaré Federica Mogherini à des journalistes depuis le district de Cox’s Bazar au Bangladesh.
« (Plutôt) que de mettre la pression, notre approche est et sera toujours de créer un espace de négociation », a-t-elle ajouté.
Quelque 900.000 musulmans Rohingyas de Birmanie, qui vivaient dans l’Etat Rakhine (ouest), ont fui pour se réfugier au Bangladesh, dont plus de 600.000 depuis fin août.
Les autorités birmanes affirment que l’action de l’armée vise seulement la rébellion musulmane, l’armée du salut des Rohingyas, et nient les accusations d' »épuration ethnique ».
Aung San Suu Kyi est très critiquée à l’étranger pour son peu d’empathie envers les Rohingyas, considérés comme une des minorités les plus persécutées du monde. Elle doit composer avec une armée qui reste très puissante, malgré l’autodissolution de la junte en 2011, et une opinion publique largement xénophobe et antimusulmane.
Rangoun et Dacca discutent du retour des réfugiés rohingyas en Birmanie mais les négociations piétinent après plusieurs semaines d’échanges, tandis que les conditions se détériorent pour les centaines de milliers de personnes qui s’entassent dans des camps à la frontière entre les deux pays.