Marine Le Pen et le FN dénoncent une « fatwa bancaire » et vont porter plainte

Marine Le Pen et le Front national, s’estimant visés par une « fatwa bancaire », vont porter plainte pour « discrimination » contre la Société générale et HSBC qui ont clôturé leurs comptes.

« Nous déposerons plainte tant au nom du Front national contre la Société générale et sa filiale qu’à titre personnel je le ferai contre la HSBC », a déclaré Mme Le Pen, mercredi, lors d’une conférence de presse au siège du parti à Nanterre. Elle a appelé les « cadres, élus, adhérents, électeurs » du FN « à en tirer toutes les conséquences ».

La présidente du FN a rendu public un courrier daté du 27 juillet de la Société générale, dans lequel la banque indique n’avoir « plus convenance à maintenir la relation de comptes » avec le FN et dénonce six comptes du parti, ainsi que les comptes d’une quinzaine de fédérations.

« Le Front national a immédiatement saisi le médiateur de la Société générale le 11 août, qui a purement et simplement refusé d’ouvrir le moindre dossier de médiation », « preuve qu’il s’agissait bien d’une décision politique de la part de la direction de la banque et non pas d’un litige d’un client avec sa banque », a développé la députée, évoquant un « bannissement ».

« Nous sommes donc aujourd’hui privés de nos recettes. Cette situation met le Front national face à une difficulté absolument majeure et empêche le fonctionnement normal du parti », a insisté Mme Le Pen, pour qui la banque cherche « à susciter les conditions de sa ruine et donc à terme, volonté à peine cachée, sa disparition ».

Faute d’avoir trouvé une autre banque, le FN a saisi la Banque de France, qui a enjoint au Crédit du Nord d’ouvrir un compte.

Mais, selon le trésorier du parti Wallerand de Saint-Just, la banque nordiste refuse au parti de disposer de chéquier, les sorties ne pouvant se faire que par virement, et empêche que les dons puissent se faire par carte bancaire via le site internet du parti, ne permettant les entrées que par chèques et virements.

Si le parti refuse de communiquer le solde actuel, selon lui positif, de son compte – « il s’agit du secret de notre fonctionnement » -, il assure n’avoir pas connu « le moindre incident de compte », alors qu’il revendique « plusieurs dizaines de milliers d’adhérents » et « des ressources stables ».

Le FN explique en outre qu’il a contracté un prêt de 9,3 millions d’euros, mais que celui-ci arrive à échéance en 2019.