Le président français qualifie comme crime contre l’humanité les faits d’esclavage en Libye

La diffusion, par CNN, d’images montrant des migrants africains vendus aux enchères en Libye a déclenché une indignation générale et l’ouverture d’une enquête.

Le chef de l’État français a assuré, ce mercredi, vouloir «coopérer avec tous les pays de la région pour démanteler ces réseaux».

Après des mois de mise en garde par les ONG, c’est un reportage de CNN, diffusé le 13 novembre, qui a attiré l’attention de l’opinion publique sur la situation dramatique des migrants en Libye. Entassés dans des centres de détention, battus et humiliés, des images de la chaîne américaine ont démontré qu’ils sont également vendus comme esclaves. Cette vidéo a déclenché une indignation et l’ouverture d’une enquête contre cette pratique, révélée par des témoignages il y a plusieurs mois.

Les images ont été diffusées lundi 13 novembre par la chaîne de télévision américaine. Dans un reportage sur le parcours et les conditions de vie des migrants africains arrivés en Libye, CNN dévoile une vidéo filmée avec un téléphone et montrant un homme en train d’appeler au plus offrant en échange de «garçons grands et forts pour le travail de ferme». «400», «700», clame-t-il au gré des offres de ceux qui entendent acheter les jeunes hommes qui leur sont présentés, pour quelques centaines de dollars.

«L’un des hommes en train d’être vendu est Nigérian», explique la chaîne dans un article publié le 14 novembre pour accompagner le reportage. Après avoir reçu ces images, des journalistes de CNN se sont rendus en Libye pour vérifier leur authenticité et rendre compte de la situation dans le pays. «Nous avons vu une douzaine de personnes finir “sous le marteau” en l’espace de six à sept minutes», affirme la chaîne.

Les reporters ont tenté d’échanger avec deux de ces hommes qui venaient d’être vendus aux enchères. «Ils étaient tellement traumatisés par ce qu’ils venaient de vivre qu’ils ne pouvaient pas parler, et ils avaient tellement peur qu’ils étaient méfiants avec tous ceux qu’ils rencontraient.»