Sa démission choc et son séjour mystérieux en Arabie saoudite ont fait craindre une nouvelle plongée du Liban dans le chaos, mais le retour du Premier ministre Saad Hariri ramène le pays à une situation qui lui est familière: le statu quo.
Analystes et observateurs s’accordent à dire que tant que la région est profondément divisée entre l’axe saoudien, qui appuie M. Hariri, et l’iranien, qui soutient le Hezbollah, le Liban continuera de connaître une fuite en avant.
Les trois dernières semaines ont constitué un épisode inédit dans l’Histoire du Liban, avec un Premier ministre qui démissionne depuis l’étranger sans avoir alerté personne, un séjour énigmatique à Ryad et une apparente exfiltration vers la France.
Beaucoup ont craint un nouveau vide institutionnel, un effondrement de la livre libanaise, ou pire des affrontements internes.
Mais en suspendant sa démission après son retour au pays et en se montrant ouvert au dialogue avec son grand rival et membre du gouvernement, le mouvement chiite Hezbollah, le protégé de Ryad se lance dans un exercice auquel les Libanais sont coutumiers: tenter d’obtenir des compromis.