(le début)
Présidents à vie
Paul Biya, 84 ans, en poste depuis novembre 1982 au Cameroun, affiche 35 années d’expérience. Il fait grimper l’inquiétude sur ce que sera son héritage et les turbulences prévisibles qu’occasionnera sa succession. Le think tank International Crisis Group (ICG) avait déjà mentionné dans un rapport paru en 2010, « Cameroun : un Etat fragile ? » les risques de conflit civil qui pèsent potentiellement sur le pays, en cas de fracture ou de manipulation de l’armée par les barons du régime qui prennent déjà position.
Denis Sassou-Nguesso, 73 ans, souvent oublié dans les palmarès des chefs d’Etat ayant le plus longtemps exercé le pouvoir, arrive en troisième position en Afrique et dans le monde, avec 33 ans de magistrature suprême au compteur. Soit plus que les 28 ans de pouvoir du Guide de la Révolution Ali Khamenei, qui occupe depuis 1989 le plus haut poste de l’Etat iranien, et plus que les 32 ans de Hun Sen au poste de Premier ministre du Cambodge.
Denis Sassou-Nguesso a certes connu un intermède de cinq ans en exil à Paris entre 1992 et 1997, pour cause de démocratisation après le fameux discours de La Baule de François Mitterrand en 1990. Evincé en 1992 par le candidat élu Pascal Lissouba, il est revenu en force voilà vingt ans, en 1997. Prêt à en découdre avec son rival par milices interposées, il occupe depuis le palais présidentiel sans partage. Il a fait modifier la Constitution pour se faire réélire dans des conditions contestées en 2016.
Le Congo reste donc un cas d’école, même si les projecteurs sont aujourd’hui braqués sur son grand voisin, la République démocratique du Congo (RDC). La raison ? Le refus de Joseph Kabila, président depuis 2001, d’organiser les élections que prévoit une Constitution qu’il n’a pu faire modifier, sous la pression de la rue.
(à finir)