Le durcissement des sanctions contre la Corée du Nord ne poussera jamais cette dernière à renoncer à ses programmes nucléaire et balistique, estime le vice-ministre russe des Affaires étrangères Igor Morgoulov.
Intervenant lors d’une réunion du club de discussion Valdaï à Séoul, Igor Morgoulov a déclaré que le durcissement des sanctions contre Pyongyang pourrait provoquer une crise humanitaire en Corée du Nord, mais ne résoudrait pas le problème.
«Je ne crois pas qu’une plus forte pression conduise aux résultats escomptés par les auteurs de cette politique. Je suis sûr que si l’on fixe pour objectif l’abandon par la Corée du Nord des armes nucléaires et des programmes balistiques, ce sera la dernière chose à laquelle les Nord-Coréens renonceront», a dit le diplomate pendant une réunion du club de discussion Valdaï à Séoul.
Selon lui, personne n’est en mesure d’établir à quel point Pyongyang a progressé en matière de développement de l’arme nucléaire, mais il est réjouissant qu’il n’y ait pas de nouveaux tirs de missiles.
«Je suis sûr que le durcissement des sanctions contre la Corée du Nord pourrait placer ce pays au bord d’une crise humanitaire», a ajouté Igor Morgoulov.
Pour éviter un scénario apocalyptique sur la péninsule coréenne, le diplomate a appelé Washington et Pyongyang à «reprendre haleine», à se calmer et à entamer les négociations.
Le bras de fer entre Pyongyang et Washington s’est accentué sur fond d’exercices militaires des États-Unis et de la Corée du Sud consacrés à une éventuelle frappe contre la Corée du Nord en cas de guerre.
Environ 28.000 soldats américains se trouvent en Corée du Sud sous le prétexte de la menace nord-coréenne. Pyongyang, de son côté, craint la menace américaine et accroît son potentiel nucléaire et balistique en dépit des sanctions du Conseil de sécurité de l’Onu.
Soucieuses de la stabilisation de la situation sur la péninsule coréenne, la Russie et la Chine avaient précédemment proposé à la Corée du Nord d’instaurer un moratoire sur les essais nucléaires et les tirs de missiles et, à la Corée du Sud et aux États-Unis, de s’abstenir d’organiser des exercices militaires dans la région. Cependant, Washington a fait la sourde oreille à cette initiative.