Le chef de l’État français, qui depuis le début de son quinquennat revendique un renouvellement de méthode et de gouvernance en France comme à l’international, est arrivé ce lundi 27 novembre dans la soirée au Burkina Faso.
Mardi 28 novembre, il est attendu à l’université de Ouagadougou pour tracer les grandes lignes de sa vision de la relation entre la France et l’Afrique. L’exercice, toujours délicat plus de 50 ans après la décolonisation, est devenu ces dernières années une tradition en début de mandat pour les présidents français qui, de Nicolas Sarkozy à François Hollande, se sont engagés à moderniser la relation franco-africaine, avec plus ou moins de succès.
Si la page de la « Françafrique » est globalement tournée, l’histoire coloniale continue elle de peser sur les relations entre les deux partenaires, estiment les observateurs. La France n’a pas su proposer de stratégie économique de long terme alors qu’elle avait une connaissance fine d’une partie de ce continent.
Sa visite est consacrée à l’entrepreneuriat, à la jeunesse, à l’éducation et aux énergies renouvelables. Le président français devra convaincre une jeunesse africaine de plus en plus hostile à la présence française en Afrique, sur fond de menace terroriste persistante.
Sans surprise, Emmanuel Macron, qui a placé l’Europe au cœur de sa politique diplomatique, souhaite également ancrer la relation France-Afrique dans un partenariat franco-européen. « Sa politique vise à passer d’une politique France-Afrique à une politique Europe-Afrique », « Mais pour l’heure il ne peut pas, vu la situation européenne. On en est donc plus au niveau des intentions que de la mise en œuvre véritable ».
À Paris, on reconnaît que la prise de parole de mardi sera « difficile ». « Il y a eu beaucoup de promesses de renouvellement dans notre relation avec l’Afrique. On n’est pas les premiers à vouloir la porter. C’est pour ça que cet exercice pourrait être accueilli avec scepticisme.”
Le chef de l’État a d’ores et déjà reçu le soutien de principe du président de l’Union africaine, Alpha Condé, en visite à Paris la semaine dernière. « Nous voulons que les questions africaines soient réglées par les Africains et nous voulons coopérer avec l’Union européenne, de continent majeur à continent majeur », a dit le président de Guinée.
Au Burkina Faso, plusieurs organisations de la société civile burkinabè avaient appelé à manifester sur le trajet du président français, Emmanuel Macron. Il s’agissait, pour elles, de manifester contre le « pillage » des ressources naturelles par les multinationales présentées comme impérialistes, notamment françaises.