Le Premier ministre turc, Binali Yildirim, a affirmé, lundi, à Londres, que le processus d’Astana pour résoudre la crise syrienne n’est pas en concurrence avec les discussions de Genève.
Par contre, pense-t-il, il a pour but de garantir la participation de tous les groupes ethniques qui ne sont pas liés au terrorisme et de garantir l’intégrité territoriale de la Syrie.
Dans le cadre de son voyage officiel en Grande-Bretagne, le Chef du gouvernement turc a participé, lundi, à une conférence de l’Institut Internationale des Etudes Stratégiques (IISS) de Londres. Le thème de la conférence étant : « La perspective de la Turquie au Moyen-Orient : y’a-t-il une lueur au bout du tunnel ? ».
Yildirim a d’abord fait un exposé historique des évènements dans la région depuis l’intervention américaine en Irak en 2003.
Il a ensuite focalisé son discours sur la guerre qui se poursuit Syrie depuis maintenant 7 ans. « Plus de 10 millions de personnes ont dû fuir et quitter leurs terres », s’est-il d’abord indigné.
« La Communauté internationale a été inefficace pour résoudre la crise syrienne et pour faire stopper l’effusion de sang. Le seul pays qui représente encore un espoir aux yeux du peuple syrien est la Turquie », a-t-il dit.
« Le Régime en place s’obstine à ne pas saisir les attentes du peuple syrien. Certains groupes terroristes profitent au maximum du chaos qui règne. La Turquie, qui partage 911 km de frontière commune avec la Syrie, ne pouvait pas rester insensible au drame du peuple syrien. Nous avons accueilli dans nos cœurs des millions de syriens qui ont fui la guerre et le terrorisme », a-t-il déclaré.
Le Premier ministre turc a alors évoqué les efforts déployés par son pays, aux côtés de la Russie et de l’Iran, pour favoriser la recherche d’une solution en Syrie.
S’agissant des pourparlers d’Astana, Yildirim a souligné: « Ce n’est pas un processus qui fera obstacle à la recherche d’une paix durable à Genève, ce n’est pas un processus concurrent de celui de Genève. C’est en réalité un processus préparatoire qui garantira l’indivisibilité de la Syrie et la participation de tous les groupes ethniques qui n’ont pas pris part aux actes terroristes. Dorénavant, les Etats-Unis et les autres pays de la Coalition Internationale doivent assumer davantage de responsabilités ».
Binali Yildirim a ensuite rappelé le combat mené par la Turquie contre toute forme de terrorisme, en particulier contre Daech en Syrie.
« Avec l’Opération du Bouclier de l’Euphrate, nous avons réalisé de grandes choses contre Daech, nous avons neutralisé 3600 membres de cette organisation terroriste. De plus, nous avons empêché l’entrée en Turquie de plus de 50 mille combattants étrangers venant de 54 pays différents. Nous avons aussi placé en garde à vue 5 mille présumés membres de Daech, dont 3 mille ont été placés en détention », a-t-il indiqué.