Le nouveau président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa a dissous le gouvernement de son prédécesseur, Robert Mugabe, et confié temporairement deux portefeuilles clés à des ministres du chef de l’Etat démissionnaire, a annoncé lundi le groupe audiovisuel public ZBC.
Le temps de former un nouveau gouvernement et afin d' »assurer la continuité de ministères essentiels », Emmerson Mnangagwa a nommé deux personnalités du parti au pouvoir, la Zanu-PF, aux postes des Finances et des Affaires étrangères.
Patrick Chinamasa s’est vu confier les Finances, un portefeuille qu’il a déjà occupé jusqu’à récemment sous le régime Mugabe. Lors d’un remaniement en octobre, il avait cependant été affecté au ministère de la Cybersécurité.
Simbarashe Mumbengegwi a, lui, hérité de la diplomatie. Il était chargé de la Planification macroéconomique dans le dernier gouvernement Mugabe, mais avait auparavant occupé le poste de ministre des Affaires étrangères.
Patrick Chinamasa et Simbarashe Mumbengegwi se retrouvent affectés aux postes qu’ils avaient perdus en octobre dans le cadre d’un remaniement, où s’était vu priver du poste de la Justice.
Le nouveau président Mnangagwa, qui n’a pas encore nommé son nouveau gouvernement, a convoqué pour mardi 15H00 les directeurs de cabinet de tous les ministères.
Emmerson Mnangagwa a prêté serment vendredi, trois jours après la démission du président Robert Mugabe, au pouvoir depuis l’indépendance du Zimbabwe en 1980.
Ce dernier, âgé de 93 ans, a été contraint de céder sa place après le coup de force de l’armée, qui avait pris le contrôle du pays mi-novembre, et sous la pression de la rue et de la Zanu-PF.
L’armée était intervenue après l’éviction le 6 novembre d’Emmerson Mnangagwa de son poste de vice-président. Son départ avait ouvert la voie à la première dame, Grace Mugabe, pour succéder le moment venu à son mari, un scénario inacceptable pour les militaires.
Emmerson Mnangagwa a promis vendredi, lors de sa prestation de serment, de reconstruire une économie en ruines et de servir la nation. Nombre de Zimbabwéens restent cependant sceptiques sur ses intentions: ce fidèle de Robert Mugabe est accusé d’avoir joué un rôle-clé dans la répression organisée par l’ancien régime.