Des Amérindiens outrés par une « insulte raciste » de Trump

Les principales organisations amérindiennes ont dénoncé « l’insulte raciste » de Donald Trump après son allusion à une de ses opposantes surnommée « Pocahontas », un commentaire qui a occulté la portée d’une cérémonie à la Maison Blanche en l’honneur de trois anciens combattants navajos.

En recevant ces Navajos engagés comme « code talkers » (décodeur-traducteur) lors de la Seconde Guerre mondiale, M. Trump rendait hommage aux centaines d’Amérindiens de différentes tribus qui ont servi dans l’armée américaine et utilisé leur dialecte ancestral comme code de communication indéchiffrable par les ennemis. Mais l’opération séduction est tombée à l’eau en une phrase.

« Vous étiez ici longtemps avant nous. Même si nous avons une représentante au Congrès qui est – disent-ils – là-bas depuis longtemps. Ils l’appellent Pocahontas », a lancé lundi le président américain aux anciens soldats. Il visait la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, qui revendique des origines cherokee alors que M. Trump en conteste l’authenticité.

La Maison Blanche a réfuté le caractère raciste des propos présidentiels.

Dans un communiqué, le Congrès national des Amérindiens (NCAI) a dit regretter « l’utilisation par le président du nom de Pocahontas pour insulter un adversaire politique qui a occulté le véritable objet de la cérémonie ».

« Nous appelons une nouvelle fois le président à éviter d’utiliser son nom dans un sens qui dénigre son héritage », a ajouté le président du NCAI, Jefferson Keel, rappelant que Pocahontas était « une héroïne pour son peuple, la tribu indienne Pamunkey de Virginie ».

M. Trump a plusieurs fois surnommé la sénatrice « Pocahontas », affirmant qu’elle ment sur ses origines pour promouvoir sa carrière, dont la dernière fois en avril. A l’époque, le NCAI avait dit « espérer que cela ne soit qu’un faux pas » du président.

Une autre organisation représentative, l’Alliance des tribus de l’ère coloniale (ACET), a estimé dans un communiqué que « les noms amérindiens, historiques ou contemporains, ne sont pas faits pour être utilisés comme insulte. Le faire, c’est les réduire à une insulte raciste ».