La présidente croate a exhorté jeudi les Croates à « avoir la force de reconnaître que certains compatriotes en Bosnie avaient commis des crimes et devaient en être tenus pour responsables ».
Mais en tant qu’Etat, « la Croatie n’était pas un agresseur », elle « n’a attaqué personne » pendant la guerre de Bosnie (1992 – 95), a ajouté dans une allocution Kolinda Grabar-Kitarovic.
Elle s’exprimait au lendemain de la condamnation en appel par la justice internationale de six anciens chefs des Croates de Bosnie, pour des crimes de guerre contre les Bosniaques en 1993 et 1994.
L’un d’entre eux, Slobodan Praljak, qui s’est suicidé mercredi au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) à La Haye après sa condamnation, a été salué en héros par de nombreux Croates, de Bosnie et de Croatie.
Pendant le conflit en Bosnie (1992 – 95), Croates de Bosnie et Bosniaques ont combattu ensemble les forces serbes. Mais onze mois durant, en 1993 et 1994, ils se sont affrontés.
« J’exhorte les responsables musulmans » de Bosnie à « tout faire pour qu’il ne soit pas fait mauvais usage de ce verdict, mais pour qu’il marque la fin d’une ère et le début d’une autre », a dit Kolinda Grabar-Kitarovic.
Le verdict constitue « un grave fardeau pour la Croatie en tant qu’Etat », a déclaré à l’AFP l’analyste politique Zarko Puhovski.
Franjo Tudjman est mort en 1999, mais le tribunal pénal international estime qu’il aurait été inculpé s’il avait été encore vivant.
La population de la Bosnie de l’après-guerre est composée pour un peu plus de la moitié de Bosniaques musulmans, d’un peu moins d’un tiers de Serbes et d’environ 15% de Croates.