Edouard Philippe a présenté sa méthode pour le futur référendum en Nouvelle-Calédonie

Le chef du gouvernement Edouard Philippe a présenté mardi devant le Congrès de Nouvelle-Calédonie sa « méthode » basée sur « le dialogue », pour préparer le référendum sur l’indépendance prévu en 2018, affirmant « mesurer les risques » mais être confiant ».

Après quatre jours de visite dans l’archipel où il a pris le temps de rencontrer tous les acteurs politiques, le Premier ministre s’est exprimé devant les 54 membres du Congrès, saluant « l’héritage » et « les acquis » des 30 dernières années, après les accords de Matignon (1988) et l’accord de Nouméa (1998).

« Vous avez fait fructifier ici un actif immatériel d’une valeur inestimable. Ce qui a été fait ici est unique et incroyablement précieux. Vous pouvez en être fier. La France entière doit être fière », a-t-il déclaré.

« L’année 2018 constitue une richesse, une opportunité, et un moment tellement sensible qu’il présente évidemment des risques. Je mesure ces risques (…) mais j’ai confiance », a-t-il insisté.

« N’ayons pas peur de nos peurs, ce sont elles qui nous permettent de préparer l’avenir plutôt que de l’affronter », a-t-il ajouté.

Il a aussi voulu rassurer: « la consultation aura lieu », « l’Etat prendra toute sa responsabilité dans son organisation », et le résultat devra « être considéré comme légitime et sincère ».

Proposant une méthode « simple et éprouvée », le chef du gouvernement a souhaité « un dialogue resserré autour d’un groupe de travail resserré d’une dizaine de représentants des forces politiques nommément désignés », dont il n’a pas donné les identités.

Il a également proposé des « points de rendez-vous »: outre un prochain Comité des signataires de l’accord de Nouméa, pendant la première quinzaine de mars, « quatre thèmes de travail », seront organisés.

Le premier devra « dresser le bilan de la mise en oeuvre de l’accord de Nouméa, avec « ses acquis, et ce qui reste à réaliser ». Les autres porteront sur « les compétences transférées ou à transférer » entre l’Etat français et la Nouvelle-Calédonie, « la place de la Nouvelle-Calédonie dans le monde », et « le socle des valeurs et des projets qui font consensus ».

Il a aussi annoncé la mise en place d’une « commission des sages » qui veillera « à ce que les propos de la campagne référendaire ne viennent pas blesser la société calédonienne en violentant ses valeurs ».