Le président français Emmanuel Macron est arrivé, mercredi à Alger. La visite « de travail et d’amitié » sera d’une courte durée, en l’occurrence de « sept heures », selon l’Elysée.
Macron a été reçu à l’aéroport Houari Boumediene d’Alger par le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia, ainsi que par le ministre des Affaires étrangères Abdelkader Messahel, le président du Conseil de la Nation (Chambre haute du parlement) Abdelkader Bensalah et le chef d’État-Major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah.
En délégation réduite, le président français est accompagné du chef de la diplomatie, Jean-Yves Le Drian, et de son ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérard Darmanin, ainsi que d’un groupe d’hommes d’affaires et de personnalités de la société civile française.
C’est la deuxième visite d’Emmanuel Macron en Algérie en l’espace d’une année. La première visite a été effectuée au mois de février dernier, en tant que candidat à la présidentielle.
Emmanuel Macron alors candidat à la présidentielle française, avait soulevé le débat hautement sensible de la mémoire coloniale, qualifiant la colonisation française en Algérie de «crime contre l’humanité ».
Macron avait alors estimé que la France devrait s’excuser de ses crimes commis dans ses anciennes colonies. «La colonisation fait partie d’un passé que nous devons regarder en face en présentant nos excuses à l’égard de celles et ceux vers lesquels nous avons commis ces gestes», avait-t-il affirmé le 15 février sur la chaîne privée algérienne «Echourouk».
Très attendu sur cette question mémorielle, le président français a estimé dans un entretien publié, mercredi, par le quotidien algérien « El Watan », que les deux pays doivent se tourner ensemble vers l’avenir.
«J’ai le regard d’un homme de ma génération, d’un président élu sur un projet d’ouverture. Je connais l’histoire, mais je ne suis pas otage du passé. Nous avons une mémoire partagée. Il faut en tenir compte. Mais je souhaite désormais, dans le respect de notre histoire, que nous nous tournions ensemble vers l’avenir », a-t- il affirmé.
Du côté algérien, le ministre algérien des Moudjahidines (Anciens combattants), Tayeb Zitouni, a indiqué lundi au forum de la radio algérienne, que la question de la mémoire constitue «une priorité» dans les relations algéro-françaises.
Outre la reconnaissance des crimes commis par la France en 130 de colonisation, le ministre algérien a insisté sur la résolution des dossiers «en suspens».
«Nous devrions régler les quatre dossiers en suspens entre nos deux pays, à savoir, les dossiers relatifs à la restitution des archives de la révolution, à la restitution des archives des personnes disparues, à l’indemnisation des victimes des essais nucléaires menés par la France dans le Sahara algérien entre (1962-1966), ainsi qu’à la restitutions des squelettes, crânes, et os des leaders des révolutions populaires algériennes qui sont exhibés dans le Musée de l’histoire à Paris », a-t-il énuméré.
La première étape de la visite du président français en Algérie sera au Mémorial des Martyrs où il déposera une gerbe de fleurs.