Le conservateur Juan Orlando Hernandez serait en mesure d’assurer un nouveau mandat alors que Salvador Nasralla, candidat de la gauche, dénonce des fraudes.
La colère monte au Honduras. Des soupçons de fraude pèsent sur le résultat de l’élection présidentielle du 26 novembre au Honduras. Selon les derniers chiffres, le président sortant Juan Orlando Hernandez aurait remporté 42,98 % des scrutins, contre 41,39 % pour son opposant de gauche, Salvador Nasralla. Des résultats initiaux donnaient pourtant ce dernier en tête, avec cinq points d’avance. Malgré le dépouillement de 99,98 % des bulletins, le Tribunal suprême électoral (TSE) se refuse à déclarer un vainqueur, dans l’attente de probables recours du camp adverse. L’état d’urgence a été décrété. Portrait de ceux qui se disputent la tête du pays.
Salvador Nasralla (gauche): star du petit écran
Salvador Nasralla, 64 ans, était donné gagnant de l’élection présidentielle à un tour au Honduras avec 45,17 % des suffrages, selon des résultats donnés le lendemain du scrutin. Avant que le scénario s’inverse. Trois jours après l’élections, il a affirmé à la presse qu’il ne reconnaîtrait pas les résultats. La description de son compte Twitter en témoigne, il se dit «président élu de Honduras 2018 – 2022».
Star du petit écran depuis les années 1980 – 90, le grand public le connaît comme le présentateurs de diverses émissions de télévision populaires, comme celle de sport sur la chaîne Televicentro. Novice en politique, Salvador Nasralla avait pris la tête d’une coalition de partis de gauche, l’Alliance de l’opposition contre la dictature. Il s’était présenté comme le candidat anti-corruption et a bénéficié de son image d’«outsider».
Juan Orlando Hernandez (droite): adepte de la stratégie militaire
Juan Orlando Hernandez avait été élu président en 2013, après des élections déjà contestées par la gauche. Au-delà des résultats controversés de la présidentielle du 26 novembre, sa candidature en elle-même fait débat. Elle se fonde sur une décision de la Cour suprême, l’autorisant à briguer un second mandat malgré l’interdiction de la Constitution. Tout comme son adversaire, il s’est déclaré vainqueur de la présidentielle.
L‘ancien président de 49 ans, candidat du Parti national (droite), est né dans une famille nombreuse d’agriculteurs, dans un département très pauvre de l’est du Honduras, Lempira. Juan Orlando Hernandez est un adepte de la stratégie militaire, souvent décrit comme «autoritaire» par ses opposants. Il a axé sa politique sur la sécurité pour venir à bout des gangs qui gangrènent le Honduras, pays au cœur du «triangle de la mort» de l’Amérique centrale, s’attirant ainsi les louanges des Etats-Unis. Au début de son premier mandat, il a créé une police militaire, chargée de contrôler les quartiers les plus violents.