« Si on perd Jérusalem, il n’y aura pas la paix », s’inquiètent des Palestiniens

L’installation des bâtiment d’ambassades des Etats-Unis à Jérusalem au lieu de Tel-Aviv est une mesure que les spécialistes ont prévu.

Donald Trump en a fait une déclaration la veille. Il est le premier chef d’Etat à prendre cette décision malgré l’avis contraire de l’ensemble de la communauté internationale. Des tensions sont à craindre avec les Palestiniens qui estiment eux aussi que la Ville sainte doit être leur capitale. Notre reporter a suivi cette annonce dans un café de Ramallah, aux côtés de Palestiniens.

Sur l’écran de télé, l’image de Donald Trump fait face à un portrait de Yasser Arafat, ancien président de l’Autorité palestinienne. Derrière l’épaisse fumée de leurs chichas, les clients restent impassibles, seule une insulte fuse au moment où le président américain apparaît et officialise sa décision. Ahmad avait beau s’y attendre, il n’accepte pas ce choix : « Comment peut-il être aussi ignorant ? Je pense qu’il insulte notre intelligence, on a l’impression que tout est décidé par une seule des parties. Son choix met fin à tout espoir de paix et de réconciliation. Sur quoi voulez-vous négocier maintenant ? », lance-t-il.

Le discours américain dure onze minutes. Il n’en fallait pas autant pour voir apparaître les premiers manifestants au milieu de la circulation. Jérusalem, disent-ils, a été vendue pour une poignée de dollars. Une voix s’élève : « Jérusalem a bien plus de valeur. Cette ville sainte est inestimable. Ce n’est pas une simple décision de Donald Trump qui va déterminer son avenir. » Une autre personne s’exclame : « Si on perd Jérusalem, il n’y aura pas la paix. Cette ville est la clé pour avoir la paix ici et dans le monde entier. »

La décision de Donald Trump est vécue comme une rupture jusqu’au sommet de l’Autorité palestinienne. Mahmoud Abbas considère que les Etats-Unis viennent de perdre leur rôle historique, celui de sponsor pour le processus de paix..