L’armée américaine et Bill Gates investissent dans la manipulation génétique à grande échelle

Vous avez apprécié les OGM ? Vous allez adorer le « forçage génétique ».

Une agence militaire états-unienne, l’Agence pour les projets de recherche avancée de la défense (Defense Advanced Research Projects Agency, Darpa), aurait investi 100 millions de dollars dans cette technique. Le « forçage génétique » vise à modifier un gène et à faire en sorte que ce trait nouveau se transmette ensuite le plus rapidement possible à toute une espèce animale ou végétale, dans le but, par exemple, de limiter sa capacité de reproduction ou de la rendre plus vulnérable à une maladie ou à un produit chimique.

Pour le moment, les recherches connues se concentrent sur la lutte antiparasitaire et l’éradication, notamment des moustiques vecteurs du paludisme, de Zika, ou de la dengue, et de populations de rongeurs jugés nuisibles. Avec quels effets ? Certains experts des Nations-Unies s’inquiètent de conséquences imprévues et d’« effets irréversibles dans l’environnement »« Vous pouvez peut-être éliminer les virus ou l’ensemble de la population de moustiques, mais cela peut aussi avoir des effets écologiques en aval sur les espèces qui en dépendent », confie l’un de ces experts au Guardian.

Pourquoi une agence militaire, qui mène par ailleurs des recherches sur des technologies du futur comme des exosquelettes, des robots ou des drones à énergie solaire, s’intéresse-t-elle au « forçage génétique » ? L’agence Darpa répond que les « boites à outils » permettant d’« éditer » des gènes en vue d’une manipulation génétique sont désormais devenues bon marché, ce qui multiplie les risques d’une expérimentation par des acteurs « hostiles » ou « voyous »« Il incombe à Darpa d’effectuer cette recherche et de développer des systèmes qui peuvent protéger contre une mauvaise utilisation accidentelle ou intentionnelle », précise un porte-parole de l’Agence. L’intérêt de la Darpa pour le « forçage génétique » a été révélé par les organisations non gouvernementales Third World Network, dont le siège est en Malaisie, et ETC Group, basée au Canada, qui ont rendu public des centaines de documents sur le sujet.