L’entreprise belgo-suisse Lafarge est soupçonnée d’avoir indirectement financé le groupe État islamique en Syrie pour préserver ses installations en Syrie. Le résultat : deux responsables du cimentier français, dont l’ex-PDG Bruno Lafont, ont été mis en examen mercredi.
L’ancien PDG de Lafarge Bruno Lafont et son ex-directeur général adjoint opérations Christian Herrault ont été mis en examen vendredi dans l’affaire de la cimenterie de Jalabiya, en Syrie, a-t-on appris auprès de leurs avocats.
Les juges d’instruction chargés de ce dossier ont mis en examen les deux anciens dirigeants pour financement d’une entreprise terroriste, mise en danger de la vie d’autrui et violation de la réglementation relative aux relations financières avec l’étranger.
Ils ont tous les deux été placés sous contrôle judiciaire avec caution.
L’ex-directeur général de LafargeHolcim LHN.S Eric Olsen a déjà été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire jeudi, dans le même dossier, pour financement d’une entreprise terroriste et mise en danger de la vie d’autrui.
Des liens avec l’État islamique pour préserver les installations
La semaine dernière, deux anciens directeurs de la filiale syrienne de Lafarge, LCS, et un responsable de la sûreté du groupe avaient été mis en examen pour financement du terrorisme, mise en danger d’autrui et violation de la réglementation relative aux relations financières avec l’étranger.
L’enquête porte sur les conditions dans lesquelles le groupe français, absorbé en 2015 par le Suisse Holcim pour former le géant du ciment LafargeHolcim, a maintenu en 2013 – 2014 ses activités en Syrie dans une zone de conflit tenue notamment par l’organisation de l’État islamique (Daech).
Une enquête interne a confirmé que des centaines de milliers d’euros avaient été versées à des groupes armés. La filiale syrienne de Lafarge, LCS, est aussi soupçonnée d’avoir utilisé des matières premières, du pétrole notamment, venant de territoires contrôlés par Daech.