Quatre ans après la révolution de Maïdan, l’Ukraine est influencée par la corruption. Plusieurs organisations de lutte anti-corruption doivent faire face à des attaques répétées de la part notamment des autorités.
Quatre ans après la révolution de Maïdan, l’Ukraine reste gangrenée par la corruption. L’Occident en vient même à se demander si les autorités ukrainiennes sont réellement déterminées à lutter contre ce problème.
Dans le pays, des députés d’opposition accusent le président Petro Porochenko de vouloir étouffer la lutte anticorruption avant le début de la campagne électorale pour la présidentielle qui se tiendra en 2019.
Pour Vitaliy Shabunin, responsable de l’ONG Centre d’action anti-corruption, les gouvernements passent et la corruption reste. « L’élite politique d’aujourd’hui est dans la continuité de l’ancienne. Le président Porochenko était ministre de l’Économie dans le gouvernement de Ianoukovytch. Si la figure politique change, la manière de penser reste la même », explique-t-il.
Plusieurs organisations de lutte anti-corruption doivent faire face à des attaques répétées. C’est le cas notamment du Bureau national de lutte contre la corruption en Ukraine (Nabu). Fondé en 2015 pour lutter contre la corruption gouvernementale, il a failli perdre son indépendance la semaine dernière avec l’instauration d’une loi finalement retirée à cause de la pression occidentale dont celle des Etats-Unis.
« Ce n’est que la suite logique des attaques auxquelles on est confronté depuis longtemps. C’est cyclique. Mais l’intensité de ces attaques augmente. Et c’est directement lié au fait que nous enquêtons de plus en plus sur des affaires criminelles mettant en cause des personnes qui disposent de ressources médiatique, matérielle, ou administratives qu’elles retournent contre nous », explique Artem Sytnyk, qui est à la tête du Nabu.
Au cours de l’année, plusieurs hauts responsables politiques ukrainiens ont été inquiétés dans des affaires de corruption comme Roman Nasirov, chef des Douanes et directeur général des Impôts.