Une grève de 24 heures dans le privé et le public est observée jeudi en Grèce à l’appel des syndicats qui s’opposent à un projet de loi sur « la restriction du droit à la grève » et à « la poursuite de l’austérité ».
Le secteur public ainsi que les transports urbains, maritimes et aériens étaient fortement perturbés, comme c’est souvent le cas lors des grèves générales ces dernières années: embouteillages dans les rues d’Athènes, annulation de certains vols à destination surtout vers les îles d’Egée.
Aucune liaison maritime n’a eu lieu entre la Grèce continentale et les îles pour cause de la grève à l’appel du syndicat des marins, PNO.
Le Front des travailleurs (Pame), syndicat proche du parti communiste, a ouvert le bal des manifestations dans la matinée dans le centre d’Athènes.
« Les travailleurs manifestent et sont en grève en réaction à la politique anti-travailleurs et à l’augmentation des impôts prévue » dans le projet de budget de l’Etat pour 2018, qui doit être voté à la mi-décembre au Parlement, a indiqué un communiqué de la GSEE, la Confédération des salariés du privé.
« Nous sommes contre toute mesure qui a comme conséquence la hausse du chômage, le recyclage de l’austérité et l’intervention étatique et des employeurs dans l’exercice de nos droits collectifs« , poursuit ce texte.
Sous la pression des créanciers du pays, UE et FMI, le gouvernement de gauche d’Alexis Tsipras a récemment élaboré un projet de loi visant à réformer la législation sur les grèves en prévoyant un plus fort quota lors des décisions sur la grève par les syndicats.
Mais après les vives réactions, un amendement devrait être déposé au Parlement prochainement sur ce sujet, a assuré le ministère de l’Emploi.
Fin novembre les représentants des créanciers ont conclu un accord avec le gouvernement grec concernant « la troisième revue » des comptes grecs et prévoyant une série « de réformes dans le secteur de l’emploi et l’évaluation des fonctionnaires » en vue de rendre plus efficace le secteur public.
Cet accord doit débloquer en janvier une nouvelle tranche de prêts internationaux, dont la Grèce a toujours besoin. Le pays espère sortir de la tutelle des créanciers d’ici août 2018, lors de la fin du programme.