Alors qu’une crise touche actuellement la rédaction de France 2, qui a voté une motion de censure à l’encontre de Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions, Emmanuel Macron a indiqué dimanche soir vouloir lancer en 2018 un « grand travail de réflexion » sur l’audiovisuel public.
Pour le chef de l’État, les nouveaux usages des téléspectateurs et de meilleures réponses aux missions de service public doivent être pris en compte.
« Je souhaite que les acteurs de l’audiovisuel public eux-mêmes, les parlementaires, les professionnels du secteur puissent participer à un grand travail de réflexion qu’on doit faire en 2018 », a déclaré le président de la République sur France 2. Pour Emmanuel Macron, alors que « les usages sont en train de changer », surtout chez les jeunes qui regardent beaucoup moins la télévision, l’audiovisuel public « n’a pas suivi ce changement, notre régulation non plus au demeurant ».
Interrogé par Laurent Delahousse lors de l’émission Entretien spécial , le président a également estimé que l’audiovisuel public ne répond « pas totalement » à ses missions de service public, par exemple la formation des jeunes. « Il y a des contenus qu’on est dans le droit d’attendre dans l’audiovisuel public », a-t-il martelé. « L’audiovisuel public français, c’est de très loin, pour l’État, le premier budget de la culture, donc il y a de l’argent », a rappelé Emmanuel Macron. « Simplement, est-ce qu’on le met au bon endroit et est-ce qu’on a surtout l’organisation collective la plus pertinente ? » s’est-il interrogé.
Les patrons de l’audiovisuel public doivent présenter des propositions communes à la ministre de la Culture Françoise Nyssen le 21 décembre. Cette dernière remettra ensuite ses recommandations à l’exécutif en janvier, en vue d’une décision en février ou mars. En novembre, des fuites dans la presse sur des « pistes de travail » radicales émanant du ministère de la Culture avaient fait l’effet d’une bombe. Ces documents évoquaient un « rapprochement » entre France Télévisions et Radio France, ainsi qu’entre les réseaux régionaux de France 3 et France Bleu, mais aussi la suppression de France Ô ou le passage de France 4 à une diffusion 100 % numérique.
Des propos très sévères d’Emmanuel Macron, rapportés par la presse et démentis par la suite, avaient encore accru la tension. « L’audiovisuel public, c’est une honte pour nos concitoyens, c’est une honte en termes de gouvernance, c’est une honte en ce que j’ai pu voir ces dernières semaines de l’attitude des dirigeants », aurait fustigé le chef de l’État.