La Roumanie, dont le parlement dominé par la gauche a adopté plusieurs projets de loi controversés sur la justice, risque de faire l’objet de sanctions de l’UE à l’instar de la Pologne, a averti aujourd’hui le président Klaus Iohannis.
« Le risque existe. On ne peut pas se bercer d’illusions qu’il n’y aura pas de suites si l’on persiste avec ces modifications non transparentes des lois sur la justice », a indiqué Iohannis, issu du centre-droit, lors d’une rencontre avec des journalistes.
Le parlement roumain a adopté deux textes qui font notamment craindre une réduction de l’indépendance des magistrats et une restriction des prérogatives du Parquet anticorruption (DNA), compromettant l’efficacité de la lutte contre ce fléau.
Lohannis a rappelé que le gouvernement social-démocrate, élu il y un an, avait déjà tenté en janvier d’assouplir les dispositions du code pénal en matière de corruption, suscitant une vague de contestation d’une ampleur sans précédent depuis la fin du régime communiste en 1989. »Ce projet a finalement été abrogé mais les effets n’ont pas disparu », a-t-il estimé, évoquant les craintes de Bruxelles de voir l’Etat de droit se dégrader en Roumanie.
Depuis plusieurs semaines, des milliers de personnes manifestent tous les dimanches en Roumanie pour demander au parlement de renoncer à cette réforme.Des centaines de magistrats et d’étudiants en droit ont pour leur part protesté ces derniers jours.La Commission européenne a déclenché mercredi contre la Pologne une procédure sans précédent, pouvant aller jusqu’à priver le pays de ses droits de vote dans l’UE s’il ne renonce pas à ses réformes judiciaires controversées.