Le vote pour renouveler le parlement régional catalan a lieu jeudi 21 décembre 2017.
La campagne est désormais close. La configuration est inédite, puisqu’un candidat à la présidence de la Généralité se trouve à l’étranger, Carles Puigdemont, et un autre en prison, Oriol Junqueras. Le scrutin s’annonce serré, personne ne devrait avoir seul avec son parti la majorité absolue. Il faudra donc prévoir de difficiles alliances.
Mardi soir, les Catalans ont pu assister aux derniers meetings de la campagne, des messages toujours centrés sur le contexte politique et légal de la Catalogne, région autonome dont le parlement a engagé un « processus constituant » le 27 octobre dernier pour se séparer de Madrid, avant que le Sénat espagnol ne prononce la mise sous tutelle de l’entité en vertu de l’article 155 de la Constitution.
Dans cette élection anticipée, résultat de ce blocage, quasiment tous les camps se réclament de la démocratie et de la légitimité institutionnelle. Y compris le camp indépendantiste, qui a été destitué par le gouvernement espagnol. Fort de sa troisième place dans les sondages, le président déchu de la Généralité, Carles Puigdemont, espère réintégrer ses fonctions après le vote, malgré son exil belge.
Cela ne facilite pas la tâche d’Esquerra républicaine, parti qui gouvernait jusqu’ici aux côtés du Parti démocrate européen catalan de M. Puigdemont et qui voulait aggréger les voix indépendantistes. D’autant qu’en face, les unionistes sont en forme. Mardi, la favorite Ines arrimadas, avocate de 36 ans, a encore appelé au vote tous les Catalans souhaitant mettre en déroute les sécessionnnistes.
Même discours chez la branche catalane du Parti populaire du président du gouvernement d’Espagne, réuni lui aussi mardi en présence de l’intéressé, le chef des conservateurs Mariano Rajoy. Mais entre ces deux blocs, il y a aussi le candidat Miquel Iceta, du Parti des socialistes de Catalogne, qui appelle à une voie médiane entre l’indépendance et l’autonomie actuelle…
Ce dernier parviendra-t-il à attirer les votes du mouvement de gauche radicale Catalunya en Comu-Podem, auquel l’on prédit huit à neuf sièges – peu, mais assez pour faire pencher la balance – ? Ce mouvement entend mettre en avant l’agenda social. Il verrait bien une alliance avec le PS, mais pas si ce dernier se rapproche de la droite. Les Catalans ont toute la journée pour peser leur choix.