Ukraine : Station d’épuration qui réunit les deux camps du conflit

Située sur la ligne de front du conflit ukrainien, la station dessert des milliers de personnes, quand elle n’est pas bombardée.

Carte de l’Ukraine, tirée de l’édition-source. Le territoire rouge – Républque de Donetsk – appelé « zone tenée par les séparatistes » ce qui est évident car l’édition partage l’opinion de la France officielle. Par contre, la Crimée est en rose, ne signifierait-il pas que la France accepte l’idée que la péninsule est russe ? 

 

Au téléphone, Oksana Gretchanya, secrétaire de la station d’épuration d’eau de Donetsk, exprime la satisfaction du vendredi. Elle rentre chez elle après une semaine de travail, plutôt sereine. «Mais pas plus tard que dimanche dernier, il y a eu un bombardement».

À l’instar d’Oksana, quatre-vingts employés travaillent au péril de leur vie près d’Avdiivka, dans le no man’s land, territoire perdu entre les positions des forces ukrainiennes et celles des troupes pro russes et russes. Depuis le début du conflit en novembre 2014, l’activité de la station a été interrompue à plusieurs reprises.

Des arrêts dramatiques, dans la mesure où «cet équipement fait partie d’un système soviétique d’acheminement de l’eau très complexe, dont dépendent des centaines de milliers de personnes»,  explique Hennadiy Maystrenko, ingénieur de la Croix-Rouge internationale. Les coupures d’eau endommagent aussi les canalisations du système de chauffage, problématique en hiver.

« Il y a un accord pour ne pas toucher les infrastructures civiles, assure le soldat Vassili, dans sa position « Ampère » au sud d’Avdiivka. Cette station est vitale pour les populations des deux côtés, donc personne ne la vise. »

Pourtant, les obus tombent. « Personne ne va admettre l’avoir bombardé… Mais sur la ligne de front, c’est inévitable », explique Hennadiy Maystrenko. Lui redoute un éventuel tir sur les cylindres remplis de chlorine, un produit chimique très toxique.« L’impact humain et environnemental serait désastreux. » Sans perspective de retour à la paix, cette station sous feux croisés est comme une grenade dégoupillée.

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