Alors que la France durcit sa politique d’immigration, le chef de file des évêques français appelle à en faire davantage pour accueillir les populations qui fuient leur pays.
La solidarité face au repli sur soi. Comme il l’avait dit en ouverture de l’assemblée des évêques, à Lourdes, début novembre, Mgr Georges Pontier estime que la France « peut et doit faire plus » pour les migrants, dans un entretien à paraître ce dimanche 24 décembre dans La Provence.
« On peut accueillir plus de monde »
« Dire qu’on ne peut accueillir tout le monde est exagéré, car ce n’est pas la réalité et c’est inhumain », ajoute l’archevêque de Marseille, qui est aussi le président de la conférence des évêques de France.
Le président Emmanuel Macron avait mis en garde fin novembre contre les discours « démagogiquement dangereux » et défendu la politique d’asile de la France, « un pays généreux » mais qui « ne peut pas accueillir toute la misère du monde ».
« On peut accueillir plus de monde », soutient Mgr Pontier dans La Provence. « Quand on a un frère, une sœur, qui est dans le besoin, le premier devoir d’un chrétien est de lui ouvrir les portes », ajoute-t-il.
« Je sais bien qu’on va me reprocher ma naïveté, me dire qu’il y a des migrants qui viennent avec de mauvaises intentions. Mais ce n’est pas parce que quelques-uns posent problème qu’il faut fermer notre cœur », poursuit-il.
Améliorer les liens entre associations et État
« Je ne suis pas un homme politique, je n’ai pas à dire ce qu’il faut faire », ajoute cependant Mgr Pontier. « J’ai senti une écoute bienveillante lorsque je me suis rendu à Matignon. Je souhaite que l’on arrive à une meilleure collaboration entre les associations et l’État. Car la France n’est pas un modèle en matière de politique d’accueil ».
« Une fois qu’on aura agi sur les causes du départ des migrants, qu’on trouvera des solutions aux conflits, qu’on se sera attaqué aux problèmes des ressources […], alors on pourra regarder la question autrement. Mais pour le moment ces hommes et ces femmes sont là, sur notre territoire, il faut bien agir », plaide-t-il.