Face à la menace nord-coréenne, le Japon reconstruit son armée

Ainsi s’exprime l’amiral Yoji Koda, ex-commandant en chef de la flotte japonaise.

Excédé par les provocations de Kim Jong-Un et traumatisé à vie par le souvenir apocalyptique d’Hiroshima et Nagasaki, deux villes anéanties sous le feu nucléaire américain, le Japon entend se donner les moyens d’assurer sa sécurité et de riposter.

Première étape, se libérer du carcan de l’article 9 de la Constitution de 1947, qui interdit au Japon de faire la guerre.

Ensuite, se doter d’un budget militaire conséquent pour faire face à la menace Nord-coréenne, avec ou sans l’allié américain qui dispose de nombreuses bases aériennes et navales sur le territoire japonais.

Un budget en constante augmentation, porté à 46 milliards de dollars.

Le débat porte aussi sur la nécessité ou pas de se doter de l’arme nucléaire.

L’ancien chef du Conseil de sécurité du gouvernement Shinzo Abe, déclare :

“ De Gaulle a bien construit l’indépendance de la France par rapport au parapluie américain. Eh bien, c’est exactement la cas aujourd’hui pour le Japon.”

Car la menace se précise, après les innombrables essais nucléaires et tirs de missiles effectués par la Corée du Nord, depuis l’avènement du fou furieux de Pyongyang.

Dans un an, la Corée du Nord sera capable de miniaturiser la bombe et d’atteindre des cibles bien au delà du Japon.

Chacun sait très bien que toute attaque préventive menée par les Américains sur les cibles nucléaires Nord-coréennes, entrainera des dommages terribles en Corée du Sud et au Japon.

L’amiral Koda estime que le seul moyen de mettre un terme au programme nucléaire de Pyongyang, serait que les Américains envoient 1500 missiles de croisière sur toutes les cibles suspectes.

Un raid massif et un déluge de feu, donc, mais qui n’anéantirait pas pour autant les capacités de représailles de Pyongyang contre Séoul et Tokyo.

D’où la volonté du Japon de se doter des capacités de riposte conséquentes.

Dans cet interminable bras de fer, que personne ne semble maîtriser tant le dictateur de Pyongyang est imprévisible, il est difficile de savoir quel jeu joue exactement la Chine, principal soutien du régime Nord-coréen.

En attendant, les ambitions territoriales de  Pékin en mer de Chine méridionale, ajoutées aux provocations de Pyongyang, auront permis au Japon de reconstruire son armée et de faire oublier les massacres perpétrés par l’armée impériale.

Une armée impériale  qui, de 1894 à 1945, s’est surtout illustrée dans toute l’Asie par sa barbarie, bien loin de l’honneur légendaire des Samouraïs.

Pour moi, le courage des pilotes kamikaze n’effacera jamais l’image d’une armée qui s’est déshonorée à jamais par ses atrocités.

Et le pire est que les officiers de l’armée impériale furent formés au 19e siècle par des instructeurs occidentaux, américains, anglais, français et allemands !

Ainsi va l’histoire…