La crise des réfugiés envenime les relations entre la Grèce et l’Union européenne.
Selon le ministre grec de la Politique migratoire Yannis Mouzalas, l’Europe se montre « hypocrite » en ne soulageant pas la Grèce de la pression migratoire, tout en critiquant l’accueil qui est fait aux migrants.
« A Moria, nous avons des problèmes avec les réfugiés mineurs non accompagnés. Nous demandons à l’Europe d’en prendre certains, mais elle n’en prend pas », a déploré le ministre dans une déclaration reprise par un communiqué officiel.
« Des familles, des nourrissons dans des tentes non chauffées »
Le camp sordide de Moria, sur l’île de Lesbos en mer Egée, accueille plus de 5000 réfugiés alors que sa capacité n’est que de 2300 places. Parmi eux, 250 mineurs non accompagnés. « Il faut que l’Europe arrête son hypocrisie (…) C’est facile de jouer le rôle de l’accusateur (…) Ce qui est difficile, c’est de faire face aux réfugiés et aux migrants sans être en conflit avec les intérêts des sociétés locales et c’est cela qu’il faut qu’on fasse », a-t-il souligné.
La situation à Moria a récemment été jugée « préoccupante » par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). « Des familles, des nourrissons, des handicapés vivent dans des tentes non chauffées », a récemment relevé son représentant Boris Cheshirkov, exprimant également son inquiétude concernant des « tensions » entre résidents.
Le froid et la pluie ont détérioré ces derniers mois la situation à Moria, où des certains vivent encore dans des tentes, mais Yannis Mouzalas a assuré que des conteneurs supplémentaires seraient installés prochainement pour y transférer tous ceux qui sont encore dans des tentes.L’année dernière, le froid a causé la mort de trois résidents. Deux migrants ont également été brûlés dans l’incendie de leur tente.