Les douze membres du « Mouvement pour l’unité musulmane » ont écopé de douze à quinze ans de prison pour « tentative de prise de pouvoir par la force, terrorisme, préparation de troubles massifs et trafic de stupéfiants ».
Des accusations que les prévenus rejettent et que bien des observateurs extérieurs et experts de l’islam azerbaïdjanais considèrent comme fortement douteuses.
L’arrestation des intéressés, de même que celle des 17 autres membres du mouvement condamnés à des peines similaires en janvier dernier, est intervenue en novembre 2015 à Nardaran, fief conservateur musulman de 8 000 habitants au terme d’une opération de police meurtrière déclenchée dans un contexte politique azerbaïdjanais très lourd.
Depuis un an, le régime du président Aliev s’était lancé dans des arrestations systématiques d’opposants politiques, de défenseurs des droits de l’homme et autres journalistes critiques. Ces doutes viennent aussi de la triste réputation de la justice du pays, aux ordres d’un pouvoir de plus en plus dictatorial et désireux de cacher les affaires de corruption qui le minent, sur fond de manne pétrolière peu redistribuée.