Critiquant pour une énième fois la coopération militaro-technique russo-turque, le Pentagone insiste sur le fait que des systèmes antimissiles compatibles avec les normes de l’Otan seraient mieux adaptés aux besoins de la Turquie qui a décidé à son tour d’acquérir des S-400 russes.
Les autorités américaines poursuivent les négociations avec la Turquie sur les systèmes S-400 Triumph. Selon un représentant du service de presse du Pentagone, Washington tente de persuader Ankara de renoncer à son projet d’acheter des armes à la Russie.
«Les systèmes de défense antimissile compatible avec les normes de l’Otan restent la meilleure option pour protéger la Turquie contre les différentes menaces présentes dans la région», a estimé le représentant américain.
Ce vendredi, la chaîne de télévision turque TRT a annoncé que Moscou et Ankara avaient signé l’accord de prêt pour l’achat des systèmes russes de défense antiaérienne et antimissile S-400 Triumph. Selon le directeur général du conglomérat d’État russe Rostec, Sergueï Chemezov, Ankara achète quatre divisions de S-400 pour 2,5 milliards de dollars (2,09 milliards d’euros). 55 % de ce montant seront réglés par des fonds empruntés à la Russie.
Les premières livraisons sont prévues pour mars 2020
L’intérêt que porte Ankara aux S-400 a été critiqué par l’Otan. Selon cette organisation, cette décision de la Turquie l’empêcherait de devenir partie du système unifié de lutte antiaérienne de l’Alliance. La Turquie a répondu que l’accord ne menaçait pas l’Otan et qu’il avait été conclu parce qu’Ankara ne pouvait pas obtenir des systèmes occidentaux analogues. Moscou a à son tour indiqué que personne n’avait le droit de critiquer la coopération militaro-technique russo-turque.
Le système S-400 Triumph, à ce jour unique au monde, est destiné à abattre des cibles aériennes, y compris des avions et des missiles. Un contrat pour la fourniture de ce système a également été signé avec la Chine. Fin août 2017, le Service fédéral pour la coopération militaro-technique a annoncé avoir reçu près de dix requêtes pour les S-400.