Ce sont les autorités australiennes qui ont alerté le FBI d’une ingérence possible de la Russie dans la présidentielle américaine de 2016, et non l’enquête de l’ex-espion britannique Christopher Steele comme on le croyait jusque-là, a rapporté samedi le New York Times.
Citant quatre responsables et anciens responsables américains et étrangers ayant connaissance du dossier, le quotidien américain affirme que George Papadopoulos, un ex-conseiller en politique étrangère de l’équipe de campagne de Donald Trump aujourd’hui inculpé de faux témoignage, avait révélé dès mai 2016 que la Russie possédait « de quoi salir » Hillary Clinton à l’ambassadeur australien à Londres, Alexander Downer.
M. Papadopoulos, alors âgé de 28 ans, a rencontré M. Downer dans un bar chic de Londres par l’intermédiaire d’un diplomate israélien qui l’a présenté à un autre diplomate australien, précise le New York Times.
Le quotidien reconnaît ne pas savoir en détail ce que le jeune conseiller de M. Trump a révélé exactement à l’ambassadeur australien, mais lorsque le 22 juillet, le site WikiLeaks commence à publier les emails piratés du parti démocrate, « les responsables australiens ont transmis les informations sur M. Papadopoulos à leurs collègues américains ».
En octobre 2016, un mois avant le scrutin, les agences américaines du renseignement accusaient la Russie d’avoir piraté et diffusé pendant la présidentielle des e-mails de proches conseillers de la démocrate Hillary Clinton dans le but de la discréditer.
L’enquête du FBI, confiée depuis au procureur spécial Robert Mueller, a également été déclenchée par des informations transmises aux services de renseignement américains par des services amis, y compris ceux des Pays-Bas et du Royaume-Uni, selon le quotidien américain.
Jusque-là, c’est un rapport de l’ex-espion britannique Christopher Steele, financé en partie par l’équipe d’Hillary Clinton et le parti démocrate (DNC), qui était cité comme le premier à avoir alerté sur de possibles liens entre la campagne électorale de Donald Trump et la Russie.
Controversé, ce rapport fait état de nombreuses allégations compromettantes pour Donald Trump, notamment l’existence d’une vidéo à caractère sexuel impliquant des prostituées ou des échanges d’informations pendant près d’une décennie avec le Kremlin.