Au lendemain de ses vœux à la presse, le président de la République a présenté jeudi à l’Élysée ses vœux au corps diplomatique, insistant une nouvelle fois sur l’importance du multilatéralisme en matière de politique étrangère.
Quelques jours avant de s’envoler pour une visite d’État en Chine où il se rendra pour la première fois depuis son élection, Emmanuel Macron a présenté, jeudi 4 janvier, ses vœux au corps diplomatique, lors desquels il a rappelé les grandes lignes de sa politique étrangère en insistant sur l’importance du multilatéralisme.
Le président français a notamment déclaré que la crise syrienne ne pouvait être réglée par « quelques » puissances seulement, dans une allusion au processus d’Astana associant Russie, Iran et Turquie.
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« Nous devons sortir de postures morales qui parfois nous impuissantent mais nous devons aussi sortir de concessions faites à certaines puissances qui pensent qu’à quelques-uns, reconnaissant une partie d’une opposition désignée depuis l’extérieur, ils pourraient régler de manière stable et durable la situation en Syrie », a-t-il affirmé.
La Russie et l’Iran – alliés de poids du président Bachar al-Assad – et la Turquie, soutien de la rébellion, proposent de tenir « un congrès de dialogue national » syrien à Sotchi (Russie) les 29 et 30 janvier, dans le prolongement du processus d’Astana initié dans un premier temps pour créer des zones de désescalade en Syrie.
Être « vigilant » sur l’Irak
Ce congrès – auquel des dizaines de groupes rebelles syriens refusent de participer – pourrait faire de l’ombre au processus de paix sous l’égide de l’ONU à Genève, totalement enlisé.
« La responsabilité des Nations unies, des puissances de la région, de l’Europe, des États-Unis dans ce contexte est grande et je compte pleinement m’y engager pour (…) réussir à construire la paix en Syrie », a poursuivi le chef de l’État, qui plaide depuis des mois pour la création d’un groupe de contact sur la Syrie incluant les membres permanents du Conseil de sécurité et les pays de la région.
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Concernant l’Irak, pays voisin de la Syrie, Emmanuel Macron a estimé qu’il faudrait être « vigilant » à ce qu’il n’y ait « aucune déstabilisation » liée « à des puissances extérieures ».
Il faut « permettre d’organiser au mois de mai prochain des élections libres » et « permettre d’ici là au Premier ministre [Haider] al-Abadi de construire un État stable, d’apaiser la situation dans son pays », a-t-il déclaré.
« La Chine a un rôle tout particulier » à jouer dans la crise nord-coréenne
Autre dossier majeur illustrant l’importance du multilatéralisme : Emmanuel Macron, rappelant « l’attachement de la France » au traité de non-prolifération nucléaire, a souligné « le rôle tout particulier » que pouvait jouer la Chine dans la pacification des relations avec la Corée du Nord.
« J’aurai l’occasion dans quelques jours de m’entretenir avec le président chinois de ce sujet, car je pense que la Chine a un rôle tout particulier pour aider à pacifier cette situation, et je sais combien le président chinois a manifesté sa pleine conscience de cette problématique qui n’est plus seulement régionale (…) mais bien mondiale », a-t-il dit.
« La Corée du Nord nous éclaire sur le sujet de la prolifération nucléaire et nous montre que l’absence de dialogue et de cadre international ne règle rien au problème et c’est à la lumière de cet enseignement que la France s’est positionnée sur le sujet iranien », a-t-il dit en référence à l’accord sur le nucléaire iranien signé en 2015 par l’Iran et le Groupe des Six (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie) et remis en cause par le président américain Donald Trump.
Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé qu’il se rendrait à Rome les 10 et 11 janvier pour participer à un mini-sommet des sept pays du sud de l’Europe, ainsi que l’organisation en France, début 2019, d’une conférence sur les peuples premiers qui associera l’Unesco.