Les Etats-Unis et la Russie ont affiché vendredi des divisions profondes sur l’Iran, lors d’une réunion controversée du Conseil de sécurité consacrée à ce pays où le pouvoir a organisé dans la journée de nouvelles manifestations en sa faveur.
« En 2018 nous ne resterons pas silencieux », a martelé l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, en justifiant sa demande dès mardi d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité, qui a provoqué des dissensions entre ses 15 membres.
Pour Nikki Haley, « le régime iranien bafoue les droits de son peuple ». Elle a dénoncé les dépenses d’armement iraniennes aux dépens, selon elle, du bien-être de la population. « Le message de ce peuple, c’est cessez de soutenir le terrorisme », a-t-elle assuré en réclamant le rétablissement total de l’internet en Iran. Un point repris par les Pays-Bas, nouveau membre non permanent du Conseil de sécurité.
« C’est à l’Iran de régler ses propres problèmes », a asséné ce dernier en évoquant « une situation interne (qui) est en train de se normaliser ». Le diplomate russe a évoqué des « prétextes fantaisistes » pour la tenue de cette session, en évoquant une « ingérence dans les affaires intérieures iraniennes ».
La Russie a été soutenue au Conseil par notamment la Bolivie, l’Ethiopie ou la Guinée équatoriale. Il ne faut « pas saper l’autorité du Conseil alors que son unité est cruciale », a souligné l’ambassadeur éthiopien, Tekeda Alemu. « La situation iranienne ne menace pas la stabilité régionale », a abondé l’ambassadeur adjoint chinois à l’ONU, Wu Haiteo, en déniant tout rôle au Conseil dans une situation interne à un pays.
Il s’agissait de la toute première réunion du Conseil de sécurité pour 2018 après des voeux d' »unité » formulés le 1er janvier par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. « L’unité est la voie à suivre: notre avenir en dépend », avait-il alors dit.