Les soldes d’hiver, qui débutent mercredi et vont durer jusqu’au 20 février sauf dérogation, concurrencés par la généralisation des ventes privées post-Noël et le succès du Black Friday, pourraient bientôt changer de forme.
Dans Le Parisien, Delphine Gény-Stephann, secrétaire d’État auprès de Bruno Le Maire, a détaillé les propositions de Bercy, issues d’une concertation avec les professionnels du secteur. Et le gouvernement s’oriente notamment vers une réduction de la durée des soldes. « Les professionnels ont exprimé le souhait de réduire la durée des soldes d’été et d’hiver afin de focaliser l’attention, créer plus d’urgence et d’envie. (…) Nous allons donc proposer, dans le cadre de la loi Pacte (ndlr : Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises), une réduction des deux périodes – été et hiver – de six à quatre semaines. » Cette nouvelle version pourrait être effective dès janvier 2019 pour les prochaines soldes d’hiver.
Pas question en revanche de changer la date de début de cette période de promotions, qui autorise la vente à perte. « Il est difficile de concilier la vision des petits commerçants qui souhaitent faire des soldes une période de déstockage en toute fin de saison et le souhait des grandes enseignes qui aimeraient rapprocher cette période du moment des Fêtes, plus propice, et profiter de l’afflux touristique », explique Delphine Gény-Stephann au Parisien. C’est donc le maintien de « l’équilibre actuel », 2e mercredi de janvier et 4e de juin, qui a été choisi. Une autre nouveauté, proposition des commerçants, pourrait aussi faire son apparition signale la secrétaire d’État : « Un événement, de type Black Friday, en dehors des soldes. Ce serait une période courte de promotions, sur deux ou trois jours, lancée au niveau national. » Pour la date, « toutes les options sont sur la table ».
Un « petit cru »
En attendant de possibles réformes, qu’attendre des soldes d’hiver 2018 ? « Grâce à un Black Friday qui a bien fonctionné et à un bon Noël, les commerçants n’ont pas trop de stocks, on s’attend donc à un petit cru », estime Yves Marin, expert consommation du cabinet Wavestone, sachant déjà que 2017 avait été en recul (- 7 %) par rapport à 2016. Les soldes se feront de plus en plus sur le Web : selon un sondage réalisé par l’Ifop pour le site Spartoo, les intentions d’achats en ligne ont augmenté de trois points en trois ans.
Pour l’institut, « 45 % des Français interrogés considèrent qu’Internet sera le lieu idéal pour réaliser les meilleures affaires », devant les centres commerciaux (23 %), les boutiques de centre-ville (14 %), les grands magasins (12 %) et les supermarchés (6 %). Les Français ont prévu de dépenser en moyenne 195 euros, un budget quasi identique à celui de l’hiver dernier, ajoute l’Ifop. Ces achats, majoritairement des vêtements, dépendent beaucoup de la météo, note Yves Marin. Or, pour l’instant, elle est plutôt clémente, ce qui n’augure pas un bon démarrage. Pas de quoi inquiéter Agnès Vigneron : « La pluie, ça fait venir du monde dans les magasins ! »