Le fait que l’armée birmane ait pour la première fois reconnu avoir tué des Rohingyas est un « pas positif», a estimé la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi dans des propos rapportés samedi par un journal pro-gouvernement.
Après avoir constamment nié sa part dans les violences contre les Rohingyas, l’armée a reconnu mercredi qu’une enquête interne avait révélé que des membres des forces de sécurité avaient aidé à tuer dix Rohingyas qu’ils considéraient comme suspects et les avaient enterrés à la hâte dans une fosse commune. La version de l’armée, qui parle de «terroristes» tués «par des villageois et des membres des forces de sécurité», a provoqué notamment la colère des familles, qui affirme que les hommes exécutés étaient des civils pris au hasard par les soldats.
Mais Mme Suu Kyi, dont le silence sur la question des Rohingyas est largement critiqué à l’étranger, notamment par les défenseurs des droits de l’Homme, a tout de même voulu y voir un début positif.
«C’est un nouveau pas fait par notre pays», a-t-elle déclaré vendredi soir à l’issue d’une rencontre avec le ministre japonais des Affaires étrangères. «Au bout du compte, le respect des lois dans un pays est de la responsabilité de ce pays. Ceci est une indication positive de ce que nous prenons les mesures pour être responsables», a-t-elle ajouté, selon le journal Global New Light of Myanmar.