La police interviendra dans les jours qui viennent pour endiguer l’afflux de migrants dans le quartier de la gare du Nord, a indiqué mercredi le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, en commission de la Chambre en réponse à des questions de Benoît Hellings (Ecolo), Wouter De Vriendt (Groen) et Monica De Coninck.
Selon un comptage effectué mardi soir lors de la distribution de nourriture, quelque 600 migrants étaient présents alors qu’ils n’étaient que 100 à la mi-novembre, 250 à la mi-décembre et 500 le 1er janvier.
« Si l’on veut éviter une nouvelle jungle de Calais, une surveillance doit être menée en continu », a expliqué le ministre. Un groupe de travail se réunit régulièrement pour évaluer la situation. Lorsqu’une augmentation est constatée, la police intervient pour éviter que des gens ne s’installent dans le quartier de la gare du Nord, notamment dans le Parc Maximilien.
« Des actions sont encore prévues dans les jours qui viennent », a-t-il ajouté. Ces actions portent leurs fruits, selon un graphique qu’il a fourni, établissant la baisse du nombre d’interpellations de Soudanais depuis le mois de septembre.
L’affirmation a laissé les députés sceptiques. « Ce n’est pas la politique que vous menez qui explique la diminution des interpellations de migrants mais ces milliers de citoyens qui se mobilisent depuis des mois pour leur fournir un toit », a répondu M. Hellings.
Le ministre a été mis sur le gril par les députés à cause de ses déclarations d’après lesquelles, depuis le 20 décembre et l’annonce de la suspension des rapatriements vers le Soudan, le nombre de Soudanais dans ce quartier avait augmenté de manière « exponentielle ». Il se fonde sur l’accroissement de la part de Soudanais dans les migrants interceptés dans tout le pays, passée en un mois de 3,9 % à 5,2 %.
M. Jambon a toutefois reconnu qu’il n’était pas en mesure de prouver « scientifiquement » le lien entre la décision du 20 décembre et l’accroissement du nombre de migrants soudanais.
« Je ne vais pas attendre que la situation soit irréversible pour réagir », a encore dit M. Jambon.
Les rapatriements vers le Soudan sont suspendus dans l’attente des résultats de l’enquête du CGRA ordonnée à la suite des témoignages de mauvais traitements subis par des Soudanais à leur retour. Il est important de pouvoir reprendre ces expulsions, estime-t-il, sous peine de voir la Belgique choisie par les passeurs pour y emmener des Soudanais qui se trouveraient dans les pays voisins.