« Ces femmes et ces enfants sont tous détenus sans droit ni titre » assurent les avocats des familles de ces djihadistes françaises arrêtées par des combattants kurdes en Syrie.
Ils savent le dossier est épineux pour la France. Des avocats de femmes et d’enfants de djihadistes français, récemment capturés par les forces kurdes en Syrie, ont annoncé ce mercredi déposer plainte contre les autorités françaises pour « détention arbitraire » et « abus d’autorité ». Ces plaintes a été déposées au nom de leurs « parents et grands-parents ».
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Une manière de mettre la pression sur le gouvernement français, qui a indiqué qu’il souhaitait qu’elles soient jugées par « les autorités locales » kurdes si les conditions le permettent. « Le Kurdistan syrien n’ayant aucune existence légale et ne disposant par là même d’aucune institution souveraine, ces femmes et ces enfants sont tous détenus sans droit ni titre », affirment cependant ces avocats dans un communiqué.
« Des risques sur le plan sanitaire »
Ils sollicitent ainsi leur rapatriement « sachant que toutes ces femmes parties sur zone font l’objet de poursuites judiciaires en France, d’un mandat de recherche ou d’un mandat d’arrêt français, et qu’elles acceptent de faire face à leur responsabilité pénale dès leur arrivée sur le territoire français ». Selon eux, « les autorités françaises sont parfaitement informées » de leur présence et « font délibérément le choix des’abstenir de toute intervention ».
La politique du « cas par cas »
Depuis la chute de Daech en Syrie et en Irak, une trentaine de djihadistes français ont été capturés, la plupart par des combattants kurdes. Des hommes, mais aussi des femmes, souvent accompagnées de leurs enfants. Elles seraient une dizaine aux mains des Forces démocratiques syriennes (FDS), sur un total de 295 femmes recensées par les services de renseignement en zone irako-syrienne. Deux d’entre elles ont demandé à Emmanuel Macron leur transfert en Francepour être jugée.
Pour Paris, le cas de ces femmes est sensible. En novembre, le chef de l’Etat résumait ainsi sa politique: leur sort sera examiné au « cas par cas ». Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, affirmait début janvier que celles arrêtées dans le « Kurdistan syrien » seront « jugées là-bas » si les « institutions judiciaires sont en capacité d’assurer un procès équitable » avec des « droits de la défense respectés ».