Cours organisés dans la rue, sit-in et manifestations : à Al-Dana, une ville contrôlée par l’opposition syrienne, les étudiants de l’Université libre d’Alep refusent de reconnaître leur nouvelle équipe dirigeante, depuis début janvier.
En cause : ils l’accusent de collusion avec le Front al-Nosra, un groupe jihadiste anciennement affilié à Al-Qaïda.
L’Université libre d’Alep a été créée en 2015 dans les zones contrôlées par les groupes rebelles dans la province d’Alep, et placée sous la tutelle du gouvernement intérimaire issu du Conseil national syrien, qui regroupe une trentaine d’organisations et bénéficie du soutien de nombreux pays occidentaux. L’université a depuis ouvert plusieurs campus dans d’autres zones tenues par l’opposition, notamment à Idlib, Homs, la Ghouta orientale, Quneitra et Daraa.
Mais en novembre 2017, une entité alternative, le « Gouvernement de salut « , est formée dans la région d’Idleb par des activistes locaux de l’opposition.
Après l’échec d’une série de négociations portant sur la fusion entre les deux entités, le « Gouvernement du salut » enjoint, le 10 décembre, les responsables des institutions sous tutelle du gouvernement intérimaire dans la région d’Idleb, d’évacuer leurs locaux, y compris les campus de l’Université libre d’Alep situés dans les villes d’Al-Dana et Samrada.
Mais nombre d’étudiants refusent de se plier à ces consignes, car le bras armé du « Gouvernement du salut » est le mouvement Hayat Tahrir al-Shama, une coalition jihadiste dominée par le Front Al-Nosra (rebaptisé Front Fatah al-Cham en 2016 à la suite de sa rupture avec Al-Qaïda).