Des dizaines de prisons partout en France sont bloquées lundi matin à l’appel des syndicats avant une rencontre prévue dans la journée avec la ministre de la Justice pour reprendre les discussions sur leurs revendications salariales et sécuritaires.
Lundi matin « 115 établissements étaient bloqués en France » sur les 188 du pays, a affirmé à l’AFP le secrétaire national de FO Emmanuel Baudin. Aucun chiffre n’est disponible pour l’heure auprès de l’administration pénitentiaire.
A Fleury-Mérogis (Essonne), plus grande prison d’Europe avec plus de 4.300 détenus, environ 150 surveillants se sont rassemblés peu après 07H00 et ont bloqué avec des barricades faites de pneus et palettes l’accès à la prison, a constaté une journaliste de l’AFP. Les appels par haut-parleur « aux agents qui souhaitent prendre leur service » étaient couverts par des huées.
La mobilisation est aussi suivie dans le reste de la région parisienne (avec des blocages à Melun, Villepinte, Nanterre, dans le Val d’Oise et un débrayage à Meaux) et ailleurs en France: les principaux établissements sont bloqués en Auvergne-Rhône-Alpes, dans le Grand Est et toutes sont bloquées en Occitanie et à Ajaccio (Corse), selon des syndicalistes locaux.
La garde des Sceaux Nicole Belloubet a annoncé qu’elle recevrait lundi les organisations syndicales après le rejet des propositions du gouvernement, appelant « à la responsabilité de chacun ».
Dimanche soir, un détenu s’en est une nouvelle fois pris à des gardiens, à Longuenesse (Pas-de-Calais). Il les a agressés avec un pied de table en fer, les blessant aux bras, selon l’administration pénitentiaire et le syndicat majoritaire Ufap-Unsa.
Lundi matin, une cinquantaine de gardiens stationnaient devant l’entrée du centre et y ont allumé des palettes.
A Borgo (Haute-Corse), où deux surveillants ont été agressés la semaine dernière, une soixantaine de gardiens se sont postés devant la prison, sans la bloquer, a constaté un photographe de l’AFP. Ils ont notamment laissé entrer les gendarmes qui gèrent actuellement la prison.
Ces agressions à répétition alimentent la colère des gardiens de prison qui jugent leur profession dangereuse, mal payée et mal considérée. C’est l’agression de surveillants par un détenu jihadiste à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) le 11 janvier qui a mis le feu aux poudres.