L’armée turque et ses alliés arabes syriens ont lancé mardi plusieurs assauts dans le nord de la Syrie dans le but de briser les lignes d’une milice kurde qui a exhorté la population à prendre les armes pour repousser l’offensive.
De violents affrontements se déroulaient mardi dans la région d’Afrine, bastion des Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde honnie par Ankara mais soutenue par Washington, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Avec cette offensive aérienne et terrestre lancée samedi, la Turquie ouvre un nouveau front dans le complexe conflit syrien et menace de tendre davantage ses relations avec les Etats-Unis qui ont fait part de leur préoccupation.
« La violence à Afrine trouble ce qui était jusque-là une zone relativement stable de Syrie », a ainsi déclaré mardi le ministre américain de la Défense Jim Mattis, appelant Ankara à « faire preuve de retenue dans ses opérations militaires comme dans sa rhétorique ».
Sur le terrain, « la résistance des Kurdes et les combats sont très violents sur trois fronts : nord-est, nord-ouest et sud-ouest d’Afrine », a indiqué le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.
La Turquie, qui a enterré mardi son premier soldat tué dans les combats, a indiqué mardi avoir perdu deux autres militaires dans le cadre de cette opération meurtrière pour les deux camps.
« Grâce à Dieu, nous allons sortir victorieux de cette opération, ensemble avec notre peuple et l’Armée syrienne libre », a déclaré le président Recep Tayyip Erdogan lors des funérailles du premier soldat tué.
Depuis samedi, plus de 80 combattants des YPG et des groupes rebelles syriens pro-Ankara ont été tués, ainsi que 28 civils, la plupart dans des bombardements turcs, selon l’OSDH. Ankara dément avoir touché des civils.
Les forces pro-Ankara, appuyées par l’aviation et l’artillerie turques qui pilonnent la région d’Afrine, ont repris deux villages de la région d’Afrine depuis samedi, selon l’OSDH.