La cour d’appel de Kiev a ordonné aujourd’hui d’assigner à résidence pendant la nuit l’opposant Mikheïl Saakachvili, accusé d’avoir voulu fomenter un coup d’Etat en Ukraine.
M. Saakachvili devra rester chez lui tous les jours de 22h00 à 07h00 du matin, selon la décision, annoncée par le juge Oleg Prysiajniouk, qui n’a ainsi satisfait que partiellement la demande du parquet qui demandait une assignation à résidence 24 heures sur 24 de l’ex-président géorgien. La cour a également interdit à M. Saakachvili de quitter Kiev sans autorisation du parquet ou d’un tribunal.
M. Saakachvili et des dizaines de ses partisans présents dans la salle du tribunal ont accueilli le jugement en criant « Honte ! » « Ce n’est pas un tribunal, mais des créatures vénales », a estimé M. Saakachvili. Pour lui, cette décision vise à limiter ses activités politiques. « Je ne peux plus quitter Kiev, je ne peux plus aller en province, rassembler les gens, organiser des manifestations », a-t-il déploré. Il a cependant promis de poursuivre le mouvement de protestation « pour l’éviction du pouvoir » du président Petro Porochenko qu’il accuse de corruption.
L’ex-président géorgien, qui a entamé une nouvelle carrière politique en Ukraine, a été brièvement arrêté en décembre à Kiev puis relâché sur décision d’un tribunal de première instance, qui a rejeté la demande du parquet de l’assigner à résidence. Le parquet a fait appel.
Il est accusé d’avoir voulu « prendre le pouvoir par la force » lors de récentes manifestations qui auraient été, selon le parquet ukrainien, financées par l’entourage de l’ex-président prorusse Viktor Ianoukovitch, déchu en 2014.