Reconnu coupable d’avoir combattu contre l’armée ukrainienne dans le Donbass, Victor Agueïev, 22 ans, a été condamné jeudi 25 janvier à dix ans de prison.
Capturé en juin 2017 dans la région de Lougansk par l’armée ukrainienne, Viktor Agueïev a été condamné jeudi 25 janvier a dix ans de prison, a indiqué ce vendredi son avocat. Il a été reconnu coupable notamment de « participation à une organisation terroriste », a-t-il précisé. La loi ukrainienne considère en effet comme organisations terroristes les deux républiques autoproclamées de Lougansk et Donetsk, dans l’est du pays.
Peu après son arrestation en Ukraine, Viktor Agueïev avait raconté à plusieurs médias qu’il appartenait à une unité militaire venant de la région de Rostov-sur-le-Don, et qu’il avait été envoyé en mission par l’armée russe. Selon ses dires, il était sous contrat avec l’armée depuis mars 2017. Une information confirmée par sa mère et deux de ses anciens collègues, mais démentie par le ministère russe de la Défense selon lequel Ageïev avait quitté l’armée en mai 2016.
La Russie a toujours nié avoir envoyé des militaires dans l’est de l’Ukraine. A chaque fois que des soldats se sont fait prendre, Moscou a expliqué qu’il s’agissait d’hommes ayant rompu leurs contrats, en congés, ou qu’ils s’étaient égarés lors d’exercices à la frontière.
Victor Agueïev était lui-même revenu sur ses premières déclarations. Lors du procès, son avocat a affirmé qu’il avait quitté l’armée et qu’il était venu à Lougansk de son plein gré. « Il a reconnu avoir illégalement traversé la frontière (…) et avoir rejoint ce groupe armé », a précisé son avocat. « Mais il n’a pas participé aux combats, il n’a tiré sur personne et il espère être échangé » contre des Ukrainiens détenus en Russie, a-t-il poursuivi.
Dans une vidéo, sa mère avait adressé un message au président ukrainien Petro Porochenko, lui demandant de gracier son fils. Elle y racontait qu’elle ne comprenait pas comment il s’était retrouvé dans le Donbass. Sa famille espère aujourd’hui qu’il pourra faire l’objet d’un échange entre la Russie et l’Ukraine, comme deux autres militaires russes présumés échangés contre la pilote de l’armée ukrainienne Nadia Savtchenko en mai 2016.