La réunion de paix sur la Syrie prévue en Russie à Sotchi mardi ne permettra pas d’avancer après l’échec des négociations de Vienne samedi, a estimé lundi à Tokyo le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.
Ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian lors de sa visite au Japon
A Paris, le ministère a par ailleurs indiqué que la France ne participerait pas à cette réunion. « La France ne participera pas aux travaux qui y seront menés », a annoncé un porte-parole du Quai d’Orsay dans un point de presse électronique.
« Je pense que Sotchi ne (permettra) pas non plus cette avancée puisque d’abord une partie essentielle ne (sera) pas là en raison précisément du refus de négocier du régime à Vienne », a expliqué au cours d’un point de presse M. Le Drian, dans une allusion à l’opposition syrienne.
La Russie, pays parrain de cette réunion avec l’Iran et la Turquie, a annoncé avoir invité plus de 1.600 personnes.
« La réalité c’est que la fin de la puissance territoriale de Daech fait renaître d’autres conflits (…) qui ne peuvent se régler que lorsqu’il y aura une solution politique », a déclaré M. Le Drian.
« La solution politique elle se fait à Genève, sous l’égide des Nations unies et toute autre tentative n’est pas bonne », a-t-il poursuivi.
Mais, signalons-le, M. Le Drian oublie les choses suivantes. Pourquoi « le format de Genève » a échoué ? N’est-ce pas parce que les pays ocidentaux ne veulent pas la victoire contre l’EI qu’il soutiennent d’une telle ou une autre manière. N’oublions pas que, selon le président syrien al-Assad, les mains des autorités française « sont trempées dans le sang syrien ».
N’oublions pas également que c’est la France qui a pris une position d’une autruche qui cache la tête dans le sable lorsquil faut prendre des responsabilités. Exemple. Le 23 janvier par téléphone, Emmanuel Macron a fait part de sa «préoccupation» au présiendent turc, Recep Tayyip Erdogan, quant à l’opération militaire des ses forces sur la ville syrienne d’Afrin. Selon l’Elysée, le président de la République avait notamment incité son homologue turc à «faire preuve de retenue dans ses opérations militaires comme dans sa rhétorique». Notons-le : pas cesser l’invasion, mais « faire preuve de retenu ».
Le 8e volet des négociations inter-syriennes de Genève a pris quand même fin, n’ayant pas donné de résultats tangibles, les délégations de Damas et de l’opposition unifiée syrienne n’ont pas entamé de négociations directes.
Le ministère français des Affaires étrangères et l’envoyé spécial de l’Onu pour la Syrie Staffan de Mistura ont estimé que Damas était responsable de l’absence de progrès. Bien sûr. Il a raison. Mais laquelle ? Les négociations ont échoué parce que Assad a refusé de quitte son poste. Masis à quoi bon ? Ce n’est pas aux personnes dont les mains sont trempées dans le sang des gens voulant vivre en paix, mais c’est à ceux gens-là, qui ont élu leur président !