Italie : une fusillade motivée par « une évidente haine raciale », six blessés

Une fusillade attribuée à un jeune italien sympathisant d’extrême droite a fait samedi six blessés, tous d’origine africaine, à Macerata dans le centre de l’Italie.

 

Le jeune homme au crâne rasé a vidé deux chargeurs avec un pistolet semi-automatique alors qu’il circulait seul en voiture en plein centre-ville, selon les premiers éléments de l’enquête révélés par la presse. « L’Italie aux Italiens », aurait-il dit aux policiers, selon l’agence de presse Agi.

Un homme grièvement blessé au thorax. « Il y a six blessés et tous sont des étrangers« , a affirmé de son côté le maire de la ville, Romano Carancini, contraint d’imposer un couvre-feu pendant ce raid raciste, qui a semé durant deux heures la panique dans le centre-ville de cette localité de 43.000 habitants de la région des Marches située à 30 km des côtes de l’Adriatique. Les six blessés, cinq hommes et une femme, sont originaires du Mali, du Ghana et du Nigeria, selon Agi. Un jeune homme a été grièvement blessé au thorax, les cinq autres victimes ayant des lésions moins sérieuses, selon les médias.

Un homme d’origine nigériane, touché à la cuisse dans la rue alors qu’il allait acheter des cigarettes, a raconté depuis son lit d’hôpital avoir vu un tireur au volant en train de le viser. « Je souffre beaucoup », a-t-il confié en montrant sa blessure à un journaliste de la télévision Rai News.

Drapeau italien et salut fasciste. Le tireur, identifié par les médias comme étant Luca Traini et âgé de 28 ans, a été arrêté peu avant 13h sur les marches de l’immense monument aux morts de Macerata, juste après être descendu de son Alfa Romeo noire à bord de laquelle la police a ensuite retrouvé un pistolet. Le jeune homme a eu le temps de s’envelopper dans le drapeau tricolore de l’Italie, avant de tendre le bras pour faire un salut fasciste, a précisé la presse italienne sur la base de témoignages.

Des coups de feu ont été tirés dans de nombreux endroits de la ville. Des bureaux du Parti démocrate (centre-gauche, au pouvoir) ont notamment été visés, alors que l’Italie se prépare à voter le 4 mars pour des législatives aux résultats incertains. Luca Traini avait été candidat en 2017 sous l’étiquette de la Ligue du Nord (parti souverainiste anti-immigration proche du Front national français) à des élections communales non loin de Macerata.

« Références claires au fascisme et au nazisme. » Cette fusillade est empreinte d’une « évidente haine raciale », a estimé samedi soir sur place le ministre italien de l’Intérieur Marco Minniti. Le raid armé est marqué par une culture « d’extrémisme de droite avec des références claires au fascisme et au nazisme », a-t-il ajouté, en déplorant que le seul lien entre les victimes soit « la couleur de leur peau ».