Jérusalem a été au coeur de la rencontre du pape François avec Erdogan

Lors d’une rencontre lundi avec le pape François au Vatican, le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis en garde contre les dangers que pose la récente décision américaine sur Jérusalem, soulignant qu’elle ne devrait jamais être mise en pratique.

Selon des sources à la présidence turque, Erdogan a tenu une réunion à huis-clos avec le pape, qui a duré environ une heure, dans le cadre d’une visite officielle de deux jours au Vatican et en Italie.

Au cours de la réunion, les deux dirigeants ont discuté de Jérusalem, de la crise actuelle des réfugiés et des développements au Moyen-Orient, principalement en Syrie, ainsi que de la lutte contre le terrorisme et des relations interconfessionnelles, ont indiqué les sources.

Erdogan et le pape ont souligné la nécessité du maintien du statut de Jérusalem – sacré pour les musulmans, les chrétiens et les juifs – tel que défini par les résolutions de l’ONU et le droit international.

Le souverain pontife a été l’un des plus importants leaders internationaux à critiquer la décision prise en décembre dernier par les États-Unis de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, et Erdogan a d’ailleurs remercié le pape pour ses messages sur la question.

De même, le pape a exprimé son admiration pour les efforts d’Erdogan concernant Jérusalem et pour son attitude accueillante et son aide aux réfugiés.

Erdogan a également tenu le souverain pontife au courant des efforts antiterroristes et des opérations de la Turquie en Syrie.

Les efforts conjoints contre la xénophobie et l’islamophobie ont été discutés au cours de la réunion. Les deux dirigeants ont à cet effet qualifié d’erreur l’assimilation de l’Islam au terrorisme.

Ils ont également souligné la nécessité de se tenir éloigné de tout discours provocateur favorisant cette fausse équivalence.

Erdogan a précisé au pape que la Turquie valorisait les fidèles de toutes les religions – y compris les catholiques – vivant en harmonie et en paix sur son territoire. Et c’est d’ailleurs pour cette raison que le gouvernement turc a restauré 14 églises et une synagogue, a ajouté le président turc.

Erdogan et le pape François ont convenu que des mesures conjointes étaient nécessaires pour mobiliser la communauté internationale afin de forger la paix et la stabilité régionales, et d’affronter les crises humanitaires en cours. Les deux dirigeants ont également convenu de maintenir leurs relations à l’avenir.

La visite d’Erdogan au Vatican qui se termine lundi est la première au niveau de la présidence turque, après la visite du défunt président turc Celal Bayar en 1959.