Le 6 mai prochain, sauf imprévu, les électeurs seront appelés à élire une nouvelle législature, pour la première fois depuis neuf ans.
Le vote se déroulera cette fois-ci selon un nouveau mode de scrutin, fondé sur la proportionnelle, et un découpage modifié des circonscriptions électorales. Voici, à la lumière des aménagements décidés par le ministère de l’Intérieur, quelques clés essentielles pour comprendre d’abord la procédure de vote, c’est à-dire principalement les actes que doit accomplir l’électeur, puis les modalités du décompte des voix.
– La compétition électorale se déroule entre des listes fermées dans chacune des circonscriptions, ce qui veut dire que l’électeur doit voter pour l’une des listes en présence telle qu’elle est, sans importation, ni échange, ni soustraction de noms de candidats. Ce qu’on appelait auparavant le « panachage », permettant à l’électeur de biffer par exemple le nom d’un candidat sur une liste donnée pour le remplacer par celui d’un autre de la même confession, tiré d’une liste concurrente ou se présentant en indépendant, n’est donc plus possible avec le nouveau système.
– Il ne sera plus possible non plus pour l’électeur d’apporter avec lui au bureau de vote son bout de papier qu’il aura préparé chez lui ou qu’il aura reçu des mains de partisans de telle ou telle liste. Avec le nouveau système, les bulletins de vote sont fournis par le ministère de l’Intérieur. Ce dernier a, semble-t-il, opté pour un seul feuillet rassemblant les diverses listes en présence dans une circonscription donnée, chaque liste étant identifiée par une couleur et comportant les noms des candidats.
– Sur présentation d’une pièce d’identité (la carte biométrique ayant été renvoyée à de futurs scrutins), l’électeur reçoit des mains du responsable du bureau de vote le bulletin (ou feuillet) contenant l’ensemble des listes, avant de pénétrer dans l’isoloir. Là, il coche en premier lieu la case correspondant à la liste de son choix. Après ce premier vote, l’électeur dispose d’un droit (non obligatoire) de vote préférentiel pour l’un des candidats figurant sur cette liste, mais à condition que, dans les circonscriptions formées de deux ou plusieurs cazas, son vote aille à l’un des candidats qui se présentent dans le caza où lui-même est inscrit. Naturellement, cette disposition ne s’applique pas dans les circonscriptions qui correspondent à un seul caza (ex. Metn, Baabda, Zahlé…) ou dans celles qui ne comportent pas de cazas (les deux circonscriptions de Beyrouth). Ainsi, par exemple, à Beyrouth I (8 sièges) ou à Zahlé (7 sièges), l’électeur est en mesure d’accorder sa voix préférentielle à n’importe lequel des candidats de la liste au niveau de toute la circonscription.
– Le terme « caza » renvoie ici aux circonscriptions de la loi précédente (dite de 1960), lesquelles ne correspondent pas toujours aux divisions administratives. Par exemple, les régions de Marjeyoun et de Hasbaya sont deux cazas sur le plan administratif, mais elles forment une seule petite unité électorale composant avec les cazas de Nabatiyé et de Bint Jbeil l’une des nouvelles circonscriptions du Liban-Sud.
– Si un électeur coche une liste A puis accorde sa voix préférentielle à un candidat de la liste B, son vote préférentiel est annulé et seul est comptabilisé son suffrage pour la liste A. Il en est de même si un électeur vote pour une liste C et donne son suffrage préférentiel à deux candidats de cette liste se présentant dans son caza ou à un candidat se présentant dans un autre caza.
– À la fin de l’opération, l’électeur sort de l’isoloir et dépose son bulletin dans l’urne.