La France continuera d’encourager ses entreprises à opérer en Iran malgré l’incertitude qui pèse sur la pérennité de l’accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien, contesté par Donald Trump, a déclaré jeudi Joffrey Célestin-Urbain, de la Direction générale du Trésor.
L’entrée en vigueur en janvier 2016 de l’accord de Vienne, qui a permis la levée partielle des sanctions internationales, a donné le signal du départ pour les groupes français, qui disposent désormais de dispositifs incitatifs.
La Banque publique d’investissement (Bpifrance), seul établissement français à ne pas encourir de sanctions américaines pour rupture d’embargo, s’est ainsi engagée à leur accorder jusqu’à un demi-milliard d’euros de crédits acheteurs par an dès 2018 afin de les aider à s’implanter sur le territoire iranien.
La crainte de sanctions décourage les banques occidentales de financer les nombreuses entreprises intéressées par le marché iranien.
Le président américain a accepté le 12 janvier, pour la troisième fois depuis son accession à la Maison Blanche, de prolonger la suspension des sanctions économiques contre l’Iran tout en fixant un délai de 120 jours pour réviser « le pire » des accords aux autres puissances signataires (Allemagne, Chine, France, Royaume-Uni et Russie).
« Nous encourageons les entreprises à continuer à opérer en Iran », a déclaré Joffrey Célestin-Urbain, sous-directeur des relations économiques à la Direction générale du Trésor.
« Nous sommes dans les limbes sur la scène internationale. Personne ne sait ce qui se passera après mai. Nos entreprises sont confrontées à cette incertitude et c’est une chose dont il faut tenir compte quand vous faites du ‘business’ en Iran », a-t-il dit en anglais dans le cadre de la conférence Euromoney sur l’Iran, à Paris.
Les entreprises françaises, à la traîne dans la reconquête des marchés malgré des relations diplomatiques et commerciales anciennes entre Paris et Téhéran, sont à l’offensive sous l’égide du Medef et de la CPME.
Les exportations françaises vers l’Iran ont progressé de 120% sur les onze premiers mois de 2017, à 1,29 milliard d’euros, et les importations ont augmenté de 80 % à 2,16 milliards, a précisé Joffrey Célestin-Urbain.
« Tout le monde attend que la situation se clarifie », a déclaré Nicolas Dufourcq, directeur général de BPIfrance.