Angela Merkel a reconnu ce dimanche avoir dû faire des concessions « douloureuses » en accordant le portefeuille des Finances au SPD pour permettre un accord de coalition, tout en rappelant qu’un ministre « ne fait pas ce qu’il veut » et qu’il doit appliquer le programme convenu entre conservateurs et sociaux-démocrates.
Cherchant à éteindre la grogne dans son camp après l’accord arraché cette semaine en vue de la reconduction de la « grande coalition » avec le SPD, la chancelière s’est dite consciente du mécontentement suscité par les concessions auxquelles elle a dû se résoudre pour sortir de plus de quatre mois d’impasse. « De nouvelles élections n’étaient pas la bonne solution », a souligné Angela Merkel dans un entretien accordé à la chaîne télévisée ZDF.
Après l’échec des négociations en vue de la formation d’une coalition avec les libéraux du FDP et les Verts, la constitution d’une nouvelle coalition avec le SPD apparaissait comme le seul moyen d’éviter des législatives anticipées qui, à en croire les sondages, auraient signé un nouveau recul de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) de la chancelière. Angela Merkel a assuré que les critiques dont elle a fait l’objet cette semaine n’ont pas diminué son autorité au sein du bloc conservateur.
Mais elle a tendu la main à la branche jeunesse de la CDU et de son alliée bavaroise la CSU (Union chrétienne-sociale), dont le dirigeant Paul Ziemiak a posé cette semaine la question de sa succession et réclamé davantage de poids au sein du gouvernement comme à la direction du parti. « Nous devons maintenant démontrer que nous pouvons repartir avec une nouvelle équipe », a-t-elle dit sur ZDF. « Nous avons six postes de ministres à pourvoir et de mon point de vue, nous devons faire en sorte de ne pas seulement considérer la candidature des plus de 60 ans mais aussi celles de gens plus jeunes. »