Des militants de Greenpeace condamnés pour avoir déployé une banderole sur la Tour Eiffel

Onze militants de Greenpeace ont été condamnés vendredi à Paris à un mois de prison avec sursis et 300 euros d’amende pour avoir déployé en mai une banderole sur la Tour Eiffel pour protester contre la présence de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle.

Une douzième militante, précédemment condamnée à six mois avec sursis pour avoir entravé le passage d’un train transportant des déchets nucléaires, a pour sa part été condamnée par le tribunal correctionnel à 120 jours-amende à 9 euros, soit 1.080 euros d’amende qui, s’ils ne sont pas payés, peuvent se transformer en emprisonnement.

Le 5 mai 2017, deux jours avant le second tour de l’élection présidentielle qui opposait la candidate du parti d’extrême droite Front national à Emmanuel Macron, les douze militants avaient déployé une banderole affichant la devise nationale « Liberté, Égalité, Fraternité » accompagnée de « #Resist » et du nom de l’ONG. Ils avaient été interpellés « sans difficulté », selon la police.

Tous ont été reconnus coupables de « dégradations aggravées » pour avoir découpé un filet de sécurité, ce qui leur vaut les peines de prison avec sursis, et d' »intrusion » sur le site, une contravention sanctionnée par des amendes de 300 euros.

La Tour Eiffel était alors « un site particulièrement sécurisé, en période de risques d’attentats et d’élections », et « de nombreux policiers ont été monopolisés par cette intervention », a expliqué la présidente du tribunal.

Quant aux dégradations, outre leur coût financier, elles ont causé « un retard d’ouverture » et un « préjudice d’image » à la Tour Eiffel, a ajouté la magistrate.

Une audience civile se tiendra ultérieurement au sujet d’éventuels dommages et intérêts au bénéfice de la Société d’exploitation de la Tour Eiffel.

Le directeur général de Greenpeace France, Jean-François Julliard, a salué la « modération » du tribunal. « Il aurait été incompréhensible d’avoir une condamnation importante pour avoir promu les principes de liberté, d’égalité et de fraternité sur le monument iconique de la France », a-t-il estimé.