Deux importants groupes rebelles islamistes implantés dans une région du nord syrien ont annoncé dimanche leur fusion, en vue de renforcer leur position face au groupe djihadiste contrôlant cette zone.
« Nous, Ahrar al-Cham et Noureddine al-Zinki, annonçons notre fusion sous le nom de Front syrien de libération », ont indiqué les deux groupes, présents à la frontière des provinces syriennes d’Alep et d’Idleb. Cette dernière, qui est la seule du pays à échapper quasi entièrement au régime syrien, est principalement contrôlée par les djihadistes de Hayat Tahrir al-Cham, une coalition dominée par l’ancienne branche syrienne d’Al-Qaïda.
Cette fusion est liée à la montée en puissance de Hayat Tahrir al-Cham dans le nord de la Syrie, selon Sam Heller, analyste à l’International Crisis Group. « Il s’agit de constituer un contrepoids à Hayat Tahrir al-Cham, qui semble se préparer à une nouvelle confrontation avec Zinki », a-t-il expliqué à l’AFP. « Zinki et Ahrar sont les deux principales factions rebelles non djihadistes dans le nord et Zinki s’est toujours révélé être un obstacle aux tentatives de Hayat Tahrir al-Cham de consolider son emprise » dans ce secteur.
Le conflit qui ravage la Syrie depuis 2011 a fait plus de 340.000 morts et a évolué en une guerre complexe impliquant de multiples acteurs. L’opposition armée au régime de Bachar al-Assad est éclatée en de nombreuses factions parmi lesquelles les moins radicales n’ont pas résisté à la montée en puissance de groupes djihadistes comme Hayat Tahrir al-Cham.