Dans son rapport, l’ONG Transparency International souligne une présence mondiale de la corruption, résultat qu’elle attribue au manque de lutte contre la malhonnêteté.
L’indice de perception de cette année le montre bien : aucun pays ne prend suffisamment de dispositions dans la lutte anti-corruption. En Asie, Afrique ou encore Amérique du Nord, cet indice est constamment dans le rouge. Un rapport qui souligne donc une piètre performance mondiale.
L’indice classe 180 États et territoires selon leur niveau de corruption perçu dans le secteur public par les experts et hommes d’affaires. Chaque pays est placé sur une échelle allant de 0 à 100, où le 0 est l’annonce d’une corruption très élevée et le 100 un signe de perfection. Et justement, même si l’Europe de l’Ouest et l’Amérique du Sud restent raisonnables quant à la corruption, aucun des États n’a atteint le score parfait de 100 %.
Et les États ont beau introduire des lois pour lutter contre la corruption, cela ne suffit pas. Car il reste possible pour ces personnes malhonnêtes de contourner les réglementations et contraintes formelles. Les failles du système existent, « les lois bien intentionnées sont mal appliquées et les institutions manquent de ‘dents’ pour que les efforts de lutte contre la corruption soient réellement efficaces », explique l’ONG Transparency International.
La liberté d’association, et la capacité des gens à former des groupes pour influencer les politiques publiques, demeurent donc essentielles à la lutte anti-corruption. La presse et les organisations non gouvernementales jouent alors un rôle de premier ordre dans la dénonciation des violations des droits et infractions des lois.
D’après Transparency International, la presse et les organisations non gouvernementales (ONG) seraient ainsi le rempart premier contre la corruption. Si la liberté d’expression n’est pas ou peu défendue dans un pays, la corruption y est plus importante. Dans son analyse, l’association montre que les pays où la presse et les ONG sont le moins protégées ont aussi l’indice de corruption le plus faible : « chaque semaine, au moins un journaliste est tué dans un pays très corrompu. Au cours des six dernières années, plus de neuf journalistes sur dix ont été tués dans des pays dont le score est inférieur ou égal à 45 ».
Selon Patricia Moreira, directrice générale de Transparency International, la lutte contre la corruption et la lutte pour la défense des libertés d’expression et de presse sont donc étroitement liées : « Aucun activiste ou journaliste ne devrait avoir à craindre pour sa vie lorsqu’il se prononce contre la corruption. Compte tenu de la répression actuelle de la société civile et des médias dans le monde, nous devons en faire plus pour protéger ceux qui s’expriment ».